Quoi de plus insaisissable qu’une date ? Écrite avec dix chiffres seulement, qui se ressemblent tous, contrairement aux 26 lettres du français, qu’est-ce qui ressemble plus qu’une date… qu’une autre date ?! Alors il faut la tenir, la retenir, en réalité, la mémoriser.
Alors ça tombe bien car mémoriser, ça, en noématique (la gestion mentale 2.0), on sait faire.
Voyons de plus près de quoi il s’agit. Habituellement, on apprend une date par cœur tout simplement parce que c’est une convention, c’est comme ça et puis c’est tout. Nous dirons dans notre vocabulaire technique que c’est du P2 (une des 32 joyaux de la pensée), du paramètre 2. Certaines personnes arrivent très bien à mémoriser des tonnes de P2, de conventions, de choses par cœur : les étudiants en médecine et en droit par exemple. Mais pour celles pour qui ce n’est ni spontané ni facile, comment faire ?
Eh bien, ouvrons d’autres portes (P comme porte !). Il nous en reste trois : le P1 (concret), le P3 (disons pour simplifier « association logique ») et le P4 (disons pour simplifier « association personnelle »).
Le concret, c’est le P1. Certaines dates font partie de notre vie, mais en histoire, on est très vite en dehors des limites de notre propre corps : beaucoup de choses se sont produites avant notre naissance. Si on nous demande quand eut lieu le premier confinement, nous pouvons retrouver que ce fut en 2020, car c’est un évènement historique que nous avons vécu très concrètement. Mais pour toutes les dates de plus d’un siècle, notre corps ne les a pas vécues ! Alors faisons appel à la logique ou à la poésie ! Comment ? Avec le P3 et le P4 !
Le P3, c’est comme l’avait nommé Antoine de La Garanderie, une opération complexe, ou si vous préférez, un lien logique, quelque chose que tout le monde trouverait « normal » voire « banal » quand on l’explique. En formation je montre les dix liens logiques de base, dont deux sont beaucoup plus que des simples liens logiques, puisque ce sont des atouts de la mémoire voire un atout-maître, celui qui délivre une énergie folle pour agir. Je donnerai un exemple de P3 plus loin, pour exposer la porte suivante à explorer, le P4.
Le P4, La Garanderie l’avait nommé « opération élaborée« , ou si vous préférez, un lien personnel, quelque chose de métaphorique, de poétique, ce qui semble original à la plupart des gens à qui vous allez l’exposer. Je montrerai un exemple dans un article de la série. Car il faut maintenant un exemple pratique de ce que je raconte !
Prenons l’exemple de 1453, une date à savoir par cœur pour un collégien français de 5ème. C’est la fin de la guerre de Cent Ans, qui oppose le royaume de France à celui d’Angleterre.
Eh bien, j’ai un élève qui me dit, c’est simple, la guerre de cent ans n’a pas duré 100 ans mais 116 ans La preuve : 1453 – 1337 = 116 ! Un de ses atouts majeurs est la différence. C’est-à-dire qu’il lui suffit de trouver une différence pour mémoriser. La différence est également un des dix liens logiques, donc pour ceux qui aiment le vocabulaire technique, une forme de P3. Comme ce jeune aime bien sortir du lot (la différence !), il sait très bien par expérience à quoi s’attendre. Quand il dira, très fier de lui, que la guerre de Cent Ans n’a pas duré cent ans mais 116 ans, on lui en demandera la preuve. Et là, il pourra l’asséner avec brio : elle a terminé en 1453, et commencé en 1337, donc 1453 – 1337 ! C.Q.F.D. disaient les élèves à l’époque où on faisait encore des maths…
La suite au prochain numéro !