C’est les vacances, je sors un vieil article des cartons… de 2009.
Une question revient lors des entretiens (ou en formation) : et maintenant, j’en fais quoi de ce que j’ai découvert sur moi ? Comment je peux me servir de savoir que je me parle d’abord, que je vois ensuite et qu’enfin je crée une action en me parlant de nouveau ?…
Voici donc un exemple avec un compte-rendu d’une séance d’exploration.
• Cadrage
– Et vous venez pour quoi aujourd’hui ?…
– J’ai du mal à me motiver pour me mettre au travail.
• Synthèse des démarches mentales et pistes suivies ou à explorer
1) Je commence mon activité mentale en me parlant : saisie par évocation verbale.
Conséquences :
a) Quand je n’y arrive pas, me suis-je parlé ?… Réponse : oui, il arrive que je commence par une image… et du coup j’en suis resté là.
b) Si je me suis parlé, me suis-je parlé des éléments pertinents ? On peut en effet se tenir un discours intérieur sur des éléments qui ne permettent pas d’atteindre l’objectif : exemple, on va m’interroger sur les couleurs d’un tableau et j’ai compté le nombre de personnages.
2) Je poursuis mon activité mentale en visualisant : stabilisation par évocation visuelle. L’image, concrète de préférence (P1), sert d’appui, et aussi d’y revenir en cas d’erreur.
Conséquences :
a) Lorsque je me suis parlé, ai-je prolongé mon évocation verbale par une évocation visuelle ?
b) Ai-je une évocation visuelle pertinente (reprend-elle les éléments pertinents du discours) ?
3) Je prolonge mon activité mentale en mettant en mouvement en me parlant : dynamisme par évocation verbale Je fais une action.
Conséquences :
a) À partir de mon image, me suis-je parlé ?
b) Est-ce que mon discours me permet de mettre en mouvement l’image que j’ai ?
• Note générale sur la traduction visuelle du discours :
Vérifier que l’image correspond bien au mot qu’elle illustre, et permet de retrouver sans erreur l’information de départ.
Exemple : pour garder l’information « mandarine », l’image fabriquée peut se lire « mandarine » mais aussi « clémentine », d’où un risque d’erreur important. Pour éviter cet écueil, trouver une stratégie adaptée aux projets de chacun. Parfois la prégnance de l’image visuelle va faire perdre de vue le son qui l’a créée, et des projets de sens dominants vont la renforcer.
Exemple : pour évoquer les mots « fleur » et « pâtisserie » que je dois redonner ensemble, j’évoque visuellement une pâtisserie (un éclair au chocolat) avec à côté un bonbon avec le dessin d’une fleur dessus? Ce bonbon a une couleur, violette, comme le nom d’une fleur. Et je n’aime pas les bonbons à la violette donc je me dis bonbon – pas bon. Quand on me demande ce que j’ai gardé, je redonne : « pâtisserie/ bonbon » au lieu de « pâtisserie / fleur ». Pour me souvenir de pâtisserie à partir de l’éclair, je me suis dis sur l’image : l’éclair est une pâtisserie. Pour bonbon, comme un objet concret a forcément une couleur, la couleur violette s’est imposée. Mais le motif de la fleur était trop petit. Comme je comprends mieux par la différence (projet d’opposant), l’association bonbon – pas bon a renforcé l’information « bonbon » au détriment « violette » qui devait véhiculer l’information « fleur ».
Comme quoi les erreurs sont signifiantes…