Le programme des classes de cinquième françaises, pour des élèves de 12 ans, comporte en géographie un cours sur l’alimentation humaine.
Le problème posé est simple : comment concilier accroissement démographique et préservation de l’environnement ?
Dit autrement : nous (les êtres humains) sommes de plus en plus nombreux, comment nourrir tout le monde sans détruire la nature ?
Voici un aperçu de ce que dit le cours, et de ce qu’il ne dit pas… À vous, lecteur perspicace, d’en faire votre miel.
I. C comme cadrage : ce que mangent les hommes
I.1. Remarque lexicale (de vocabulaire)
On dit les hommes en français standard, les êtres humains en français contemporain, et les humains chez les manipulés. (La manipulation consiste à remplacer un nom par un adjectif, donc à privilégier l’aspect superficiel à l’aspect profond : ainsi on ne voit plus QUE la couleur dans homme noir et on oublie que c’est avant tout et surtout un homme, que c’est le plus important, la couleur n’étant qu’un adjectif.)(Évidemment, je suis bien conscient que lorsque j’écris « les manipulés« , j’utilise un adjectif…)
I.2. L’alimentation mondiale
Tous les hommes mangent-ils à leur faim ? Tous les hommes mangent-ils correctement ? Comment font-ils ? Que pouvons-nous faire ?
II. O comme objectivité : les données sur les hommes et l’alimentation
En 1960, nous étions 3 milliards ; en 2023, 8 milliards. La population mondiale a plus que doublé : on appelle ça l’accroissement démographique (augmentation de population).
III. Problématique : tension entre un élément dynamique et un élément statique
La population augmente tandis que la planète reste à la même taille. La question centrale est donc : comment préserver la planète et nourrir en même temps de plus en plus d’hommes ? Dans un langage technique, donc avec des mots latins et grecs : comment répondre aux besoins alimentaires d’une population mondiale croissante tout en préservant l’environnement ?
Il existe plusieurs solutions. Voyons celles dont parle l’Éducation nationale française et jetons un œil à d’autres…
IV. Les hommes sont de plus en plus sûr d’avoir à manger : la sécurité alimentaire mondiale s’améliore
IV. 1. Le Brésil : un exemple ?
La version officielle
Le Brésil est le cinquième pays le plus peuplé au monde (derrière la Chine, l’Inde, les États-Unis et l’Indonésie) avec 213 millions d’habitants (et devant le Pakistan, le Nigeria, le Bangladesh et la Russie). C’est aussi le cinquième pays au monde par sa superficie, 8,5 millions de km² (derrière la Russie, le Canada, la Chine et les États-Unis, et devant l’Australie et l’Inde).
Le Brésil est le deuxième exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires. Plus de 90% de sa population est sûr de manger, ils sont hors de l’insécurité alimentaire. Mais il y a deux problèmes. Les zones où il y a toujours insécurité alimentaire font de l’agriculture vivrière. Les autres font de l’agriculture intensive ou bien déboisent la forêt amazonienne, donc polluent et réduisent la biodiversité.
Et l’autre version officielle
« Avec plus de 128,8 Md d’euros exportés en 2022, le Brésil est le deuxième exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires, derrière les États-Unis, et juste devant les Pays-Bas et l’Allemagne. » (source : https://agriculture.gouv.fr/bresil)
Vous avez bien lu, j’insiste, la source est bien le ministère français de l’agriculture.
> Pour comprendre, il faut comparer (c’est le principe du testis unus, testis nullus). Lorsque nous comparons le Brésil aux États-Unis, nous comparons deux pays de grande taille, alors nous n’avons pas de grande surprise. Mais si nous comparons le Brésil aux Pays-Bas qui 204 fois plus petits (!), nous avons une surprise. Comment un pays 200 fois plus petit que le Brésil, et 12 fois moins peuplé que lui, produit-il presque autant ?… Quel est le secret des paysans néerlandais (des Pays-Bas) ? Cela restera un secret pour les élèves de cinquième en France car ce sont d’autres solutions qui sont mises en avant. Dommage pour leur optimisme ! Tant pis pour leur motivation !
IV. 2. La situation mondiale
Grâce à l’agriculture productiviste, les hommes sont mieux nourris. 89 % de la population mondiale peut manger à sa faim (sécurité alimentaire).
Mais un homme sur neuf a faim, ou est mal nourri. Pourquoi ? Et comment faire ?
V. Quantité et qualité : sous-alimentation et malnutrition
V. 1. Problème de quantité : un homme sur neuf ne mange pas à sa faim
La majorité de ces 795 millions de personnes se trouvent dans l’Afrique au sud du Sahara (Afrique subsaharienne) et dans le sud de l’Asie.
Pourtant, le monde produit assez de nourritures pour tous. Alors d’où vient le problème ? Des 3 C :
- C comme conflits : les guerres entre états ou les affrontements à l’intérieur d’un même état empêche beaucoup de personnes de se nourrir correctement.
- C comme catastrophes naturelles : les pays pauvres n’ont par exemple pas l’argent pour équiper leur pays de constructions qui résistent aux tremblements de terre comme les pays riches. Le niveau de développement économique est donc aussi une cause du problème alimentaire.
- C comme corruption : il y a des personnes qui trichent dans les gouvernements de ces pays, par exemple qui vendent la nourriture au lieu de la donner.
V. 2. Problème de qualité : la malnutrition
Dans les pays pauvres, on peut ne pas avoir faim et pourtant manquer de vitamines et de minéraux. C’est la faim invisible. On manque de nutriments, c’est la malnutrition.
Dans les pays riches, on peut mal manger et devenir obèse.
VI. Les solutions
VI. 1. Les solutions mises en avant (par qui ?…)
Les insectes, la viande artificielle.
Les algues.
VI. 2. Les autres solutions
Une agriculture moderne et hautement technologique, comme… aux Pays-Bas !
Ne laissez pas vos enfants se démoraliser par le contenu hyper pessimiste des cours en France. Aidez-les à comparer. Montrez-leur des alternatives. Apprenez-leur à répondre aux questions tel qu’on leur demande et de penser librement par ailleurs.