Rouge et bleu : des couleurs opposées ?

« Lorsque la nuit agit à travers le jour, c’est bleu.
Lorsque le jour agit à travers la nuit, c’est rouge. »

Jean-Christophe Sekinger, interviewé par Frédéric Rava-Reny, sur la théorie des couleurs de Goethe.

Lorsque deux équipes s’opposent, on utilise souvent le rouge et le bleu. Nous vivons ces couleurs comme ayant des actions contraires (antagonistes). Comment est-ce possible ?

Pour avoir des éclaircissements sur ces couleurs, j’ai interrogé un artiste réaliste, Jean-Christophe Sekinger, que certains d’entre vous connaissent pour l’avoir eu comme professeur lors du stage Explorer et piloter son intelligence. JC est également l’auteur d’une Contribution au Traité des couleurs de Goethe.

Goethe, pour les Français, n’est qu’un poète. Pour les germanophones, il est le Léonard de Vinci allemand. Que dit ce polymathe (savant universel) sur le rouge et le bleu ?

Quand l’obscurité est agissante, qu’elle agit sur un milieu trouble, c’est le bleu qui apparaît en premier.
Quand la lumière agit sur un milieu trouble, c’est le rouge qui apparaît en premier.

Ibid.

Si je devais expliquer ça autrement, disons que le bleu du ciel par exemple est la couleur de l’obscurité traversée par la lumière, et le rouge du soleil levant est la couleur de la lumière qui agit directement. Bleu serait un mode mineur et rouge un mode majeur, si je devais faire une comparaison avec la musique, ou bleu serait yin et rouge serait yang en énergétique (chinoise ou taoïsme ou phénoménologie du corps).

La théorie des couleurs de Goethe entra en concurrence avec celle de Newton enseignée au collège. Elle fut longtemps dédaignée par de nombreux scientifiques, d’où la réaction de penseur comme Schopenhauer. Il fallut attendre la fin du vingtième siècle pour voir les deux théories comme complémentaires, celle de Goethe étant beaucoup plus efficace pour communiquer et rendre compte des émotions liées aux couleurs.

Dans le jeu de cartes Smysl, la posture de spectateur est représentée par un angle bleu dans un triangle, et la posture d’acteur par un angle rouge. Ces deux postures décrites en noématique correspondent mutatis mutandis (une fois apportées les modifications qui s’imposent en vue d’établir une comparaison) au couple témoin-acteur de la gestion mentale.

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