Adoptons tout chez un enfant adopté !

Y a-t-il un accompagnement particulier pour les enfants adoptés ?… Oui ! Comme ma démarche habituelle ne fonctionnait pas toujours avec des enfants adoptés, j’en ai inventé une autre. Simple, bien sûr, et tout autant efficace. Laquelle ? Au lieu de travailler seulement avec l’enfant, je travaille avec l’enfant et ses parents. Ainsi chacun découvre comment il ou elle fait mentalement pour être attentif, mémoriser, etc., et surtout, découvre que les deux autres membres de la famille ne font pas pareil. Le blocage chez l’enfant vient parfois d’une croyance : celle de croire qu’il faut faire dans sa tête comme feraient Papa et Maman, qui bien sûr feraient tous les deux exactement pareils. Lorsque l’enfant découvre que les deux parents ont deux façons de faire différentes de procéder, cela l’autorise pleinement à exercer la sienne ! C’est une libération. C’est vrai pour tous les enfants, mais encore davantage pour les enfants adoptés.

Mais reprenons l’histoire depuis le début.

L’enfant a trois séries de besoins

Chez un enfant :

  • on doit s’occuper de son corps,
    • ce sont les besoins organiques ;
  • on doit s’occuper de son cœur,
    • ce sont les besoins affectifs ;
  • on doit s’occuper de sa tête, ou de sa caboche si vous appréciez la formule des 3C corps, cœur, caboche, où la tête devient cabocharde,
    • ce sont les besoins intellectuels.

Qui est on ?

Comme certains de mes lecteurs demeurent vigilants à l’orthographe et la grammaire, merci à eux !, j’apporte une précision importante. J’emploie ici sciemment le déterminant on, pronom indéfini, qui désigne l’Homme ou le petit homme, le genre humain. Ce on remonte au latin homo, l’être humain, l’homme en français classique. En chinois ce serait 人 rén, ceux qui marchent debout dirait Rahan 😉 .
Pourquoi ce « on » ? C’est que nous avons tous à nous occuper des enfants, individuellement comme collectivement. Nous avons une responsabilité universelle envers l’enfance, puisque c’est une marque de notre espèce et un acte fondateur de notre humanité. Mais revenons sur ce on qui s’occupe de l’enfant et ses besoins.

Les parents pourvoient à tous les besoins de l’enfant

Lorsqu’un couple adopte un enfant, il va naturellement pourvoir à ses besoins :

  • corporels de façon évidente,
  • affectifs comme tous les parents,
  • et intellectuels dans une certaine mesure.

Pourquoi dans une certaine mesure ? J’avoue ne pas avoir consulter d’études sur le sujet mais j’imagine que dans la plupart des cas les enfants adoptés s’épanouissent aussi bien que les autres enfants sur le plan intellectuel. Mais lorsque cet épanouissement est bloqué, il y a peut-être la piste cognitive à explorer.

L’enfant s’interroge : m’acceptez-vous ?

Le questionnement de l’enfant pourrait être le suivant. Il pourrait tenir le raisonnement suivant envers ses parents.

  • Vous avez accepté mon corps, vous le nourrissez et le chérissez.
  • Vous avez accepté mon cœur, vous le nourrissez et le chérissez.

  • Mais comment savoir si vous accepté ma caboche ?

Si les parents n’acceptaient pas le corps de l’enfant, ils ne le nourriraient pas. S’ils n’acceptaient pas le cœur de l’enfant, ils ne lui donneraient aucune preuve d’amour. Mais comment savoir s’ils acceptent sa façon de faire mentalement, sa noématique ?

Cette question de l’acceptation peut être plus importante chez un enfant adopté que chez un enfant naturel. Pourquoi ?

Pourquoi n’ai-je plus mes premiers parents ?

L’enfant adopté peut considérer que ses parents naturels firent défaut, peu importe ici les raisons et les responsabilités. L’enfant peut croire que c’est de sa faute s’il n’a plus ses parents. Qu’il fut rejeté car il n’était pas acceptable. Mais quelle partie de lui n’était pas acceptable ? Son corps ? Ses émotions ? Son fonctionnement intellectuel ? Il l’ignore. Pourtant savoir ce qui déplaît en lui est important pour répondre à une question vitale : sera-t-il accepté par ses nouveaux parents ? L’enfant peut tenir le raisonnement suivant : très bien, ils semblent accepter mon corps ; très bien, ils semblent accepter mon cœur ; mais acceptent-ils ma caboche ?

Et pour être accepté de ses parents adoptifs, l’enfant peut suivre un itinéraire mental (une noématique) qui n’est pas le sien, mais qu’il pense être celui que les parents désirent.

D’où de nombreux blocages inexplicables, car les parents voient bien que l’enfant est intelligent, les parents savent bien qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour lui, mais sur cette partie invisible, ils ignorent tout.

Car notre façon de procéder mentalement est invisible aux yeux, c’est essentiel.

Lorsque les parents et l’enfant découvrent tous les trois comment ils font mentalement pour être attentifs, mémoriser, etc., en un mot, leurs noématiques, ils acceptent mutuellement leurs différences. L’enfant adopté découvre que l’on a tout adopté chez lui. C’est une libération !

 

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