Vous êtes un jeune sensible et la crise du COVID vous démotive ? L’absurdité du monde des soi-disant adultes vous a explosé au visage. Pourquoi donc grandir dans cette mascarade généralisée ? Étudier, faire des efforts, pourquoi faire ?
Je suis d’accord avec vous, pour qui connaît la Chine (populaire), s’attendre d’elle en 2019 qu’elle avoue être frappée d’une épidémie, c’est un peu comme si dans les années 40 on avait attendu que le IIIe Reich publie des statistiques sur son nombre de victimes polonaises.
Que des adultes soient surpris de la réaction de Donald Trump, cela dénote une ignorance du personnage.
Quant à croire que l’OMS émette des avis impartiaux, je vous le concède, cela relève de l’irénisme (irénisme : terme littéraire désignant le monde des Bisounours).
Alors, on continue de grandir ou bien on se réfugie derrière un écran (de fumée, d’excuses, de PSP…) ?
Un remède : bien regarder le documentaire Chine-USA, la bataille de l’OMS, disponible sur Arte jusqu’au 28 août.
Si vous le suivez avec attention, vous découvrirez non seulement le rôle de l’OMS dans la crise du COVID, mais aussi pourquoi il est important de continuer d’apprendre le chinois malgré le totalitarisme en place à Pékin, de poursuivre ses études et de s’intéresser aux affaires du monde qui est aussi le vôtre.
Je reprends. Déjà, l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, est en réalité victime de la crise du COVID car elle se trouve prise entre la Chine d’un côté et les États-Unis de l’autre. Vous croyez que cela ne vous concerne pas, vous avez tort. Voici pourquoi.
Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, les gens qui se sont battus pour la liberté et la paix dont VOUS bénéficiez ont réorganisé le monde pour qu’il aille mieux (et vous avec !).
Ils créent ainsi l’OMS, pour que chaque être humain puisse avoir accès à la santé.
Et même en pleine guerre froide (1946-1991), alors que les États-Unis d’Amérique et l’Union Soviétique s’affrontent, leurs médecins travaillent ensemble partout dans le monde grâce à l’OMS. Et font même disparaître en 1980 la variole, maladie vieille de 5.000 ans…
Mais alors, que s’est-il passé ?…
Un aveuglement. Vous, le monde des grandes personnes vous effraie. Les grandes personnes, elles, ont peur de voir la Chine telle qu’elle est : un état totalitaire. On a tellement peur d’elle qu’on préfère dire « autoritaire » plutôt que « totalitaire ». Et pourtant.
Quand le COVID éclate, en décembre 2019 quelques médecins chinois alertent leur gouvernement qu’une épidémie est bien là. Que fait ledit gouvernement ? Il envoie la police les arrêter pour diffusion de nouvelles alarmistes. Un certain nombres mourront en prison.
Pékin veut contrôler le présent, le passé et l’avenir. Tout Chinois qui dit quelque chose qui ne lui plaît pas peut le payer de sa vie.
Une excuse pour arrêter d’apprendre le chinois ?… Non : il faut des personnes pour dialoguer et aider ces Chinois remarquables, comme ces médecins qui donnèrent l’alerte.
Et puis, si on regarde, on parle aussi chinois à Taïwan, le pays qui a le mieux géré le COVID. Comment ? Comme Pékin leur interdit d’être membre de l’OMS, Taïwan a dû se débrouiller tout seul. Résultat : 7 morts… Pour 23 millions d’habitants.
Comment ont-ils fait ? Simple : ils parlent chinois, ils connaissent bien la Chine leur voisine, ils ont appris qu’il fallait apprendre à penser par soi-même et ne pas faire une confiance aveugle à Pékin.
Et Taïwan est une vraie démocratie, avec de vrais élections, la liberté d’expression et des contre-pouvoirs efficaces ! Quatorzième puissance mondiale… (ASUS est taïwanais…)
La crise du COVID nous montre donc que nous avons fait confiance à des gens qui ne la méritaient pas : quand la Chine disait que tout allait bien, nous aurions dû écouter les voies discordantes comme a fait Taïwan. Ah, si plus de gens parlaient chinois, et notamment des gens sensibles ou intelligents ou courageux (ou les deux ou trois en même temps), nous n’en serions pas là ! Alors qu’attendez-vous pour vous y (re) mettre (au chinois) ?…
Mais l’OMS a-t-elle toujours été aussi crédule face à la Chine ?
Non, au contraire. En 2002, un autre coronavirus, le SRAS, apparaît en Chine. Pékin cache les morts mais l’épidémie arrive à Hong-Kong. L’OMS le sait, que va-t-il se passer ?… Comme avec le COVID, dire que tout va bien ?… Non, l’OMS va faire son travail. Sa directrice, Mme Brundtland était pédiatre, et aussi pendant dix ans premier ministre de la Norvège. Elle n’a pas froid aux yeux. Elle arrive à faire plier la Chine qui devra partager ses données sur le SRAS. Du coup l’épidémie est maîtrisée.
Comme quoi, et c’est un point important, il existe des hommes politiques doté d’humanité et au service des gens. Il ne faut donc pas se décourager en pensant que tout pouvoir est forcément corrompu ou que les organisations internationales sont aux mains des gens mesquins. Non, cela dépend de chacun de nous. C’est à nous de nous impliquer dans la vie du monde. Si nous ne faisons rien, nous laissons le mal agir. Mais souvent nous avons peur de la brutalité : elle nous terrifie et nous lui laissons le champ libre. C’est à chacun d’entre de s’investir dans la vie. À nous de choisir à quel poste de responsabilité nous voulons avoir accès, de boulanger amoureux de son travail à homme politique soucieux du bien-être des gens. Prenons notre place, ne la laissons pas aux mesquins, aux envieux et aux incapables !
Mais si l’OMS a réussi à faire ça en 2002, en sauvant autant de vies, pourquoi, me direz-vous, un tel échec en 2019 et 2020 ?… C’est que Pékin est furieux depuis 2002 d’avoir été obligé de dire la vérité au monde entier. Il lance alors une stratégie de prise de contrôle de l’OMS. Comment est-ce possible ? Au début de son histoire, l’OMS était aux mains des pays du Nord. La décolonisation arrive, l’économie mondiale se déploie : on assiste alors à une bascule en faveur des pays du Sud. Pékin se présente en champion des pays du Sud. Le directeur général actuel était SON candidat. Il n’allait pas dire qu’il y avait un problème en Chine !… Dans le même temps, les membres de l’OMS se polarise en camp américain et camp chinois. Washington sent le pouvoir lui échapper, alors qu’il donne beaucoup d’argent à l’organisation. Quand il la surprend en flagrant délit de mensonge, Trump décide de la quitter.
Et nous dans tout ça, Français ou Européens, c’est bon pour nous ?… Non car Pékin comme Washington veulent radicaliser le monde alors que nous avons tout intérêt à ne pas entrer dans un monde binaire. Lorsque les gens se radicalisent, on est obligé d’être pour ou contre, de choisir un camp, mais est-ce bon pour vous ? Et quand on appartient à aucun des deux camps, car l’Europe n’est ni chinoise ni américaine, que faire ?…
Nous avons tout intérêt à développer notre diversité : nous devons rencontrer des idées différentes qui obligent à s’assouplir. Le travail scolaire est génial pour ça !
Apprenons donc le chinois, assumons qui nous sommes en choisissant une profession (ou plus) qui nous plaît, investissons-nous à fond dans nos études.
Autrement les gens mesquins prendront notre place et se cachant derrière un masque. Et nous, derrière le nôtre.
Alors, bas les masques !…
Et au travail…