Quand l’erreur initiale perdure

Ou quand c’est le premier pas qui compte !

Dans son livre sur l’imagination, Oechen écrit que les premières machines à écrire possédaient un clavier respectant l’ordre alphabétique. Pour ralentir les secrétaires, on instaura le clavier azerty ou qwerty. Quand les raisons techniques de ce mélange disparurent, cet ordre demeura, sans raison aucune.

Cela me fait penser à l’histoire des singes. Dans une pièce, cinq singes sont libres de leur mouvement. Une corde est accrochée au plafond : quand on la tire, une douche froide s’abat sur toute la pièce. Rapidement, les singes font le lien de cause à effet. On remplace un des cinq singes par un nouveau. Quand il veut tirer sur la corde, les quatre autres lui tombent dessus et le frappent pour le dissuader d’une telle tentative. On remplace un des singes de départ par un nouveau. Même chose, quand le dernier arrivé s’apprête à tirer sur la corde, les autres le frappent, et celui qui frappe le plus fort est l’avant-dernier arrivé, celui qui ne sait pas pourquoi il est interdit de tirer sur la corde. On recommence le remplacement de singes initiaux par nouveaux singes. Même scénario, les derniers arrivés tapant toujours plus fort que les singes de départ. Quand tous les singes de départ ont été remplacés, le processus continue. Personne ne sait pourquoi il est interdit de tirer sur la corde… mais on continue de transmettre l’interdiction.

La morale de l’histoire pour moi est qu’il y a du sens derrière chaque règle, chaque interdit, chaque loi. Tout simplement, parfois, souvent, nous l’ignorons. A nous de le retrouver ou d’en mettre !… Et, peut-être, rarement, ce sens n’a plus lieu d’être : la règle est désuète. L’objectif qu’elle visait a été atteint, nul besoin de la pousser plus loin.

Vous voulez un autre exemple d’erreur initiale qui perdure ?…
À cause, dit-on, d’une erreur d’impression, évènement s’est vu écrit événement dans la première édition du dictionnaire de l’Académie Française. Cette erreur ne sera officiellement corrigée que plus de trois siècles plus tard…

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