Un brillant professeur d’histoire racontait en 78-79 les raisons de l’échec des héritiers (la troisième génération) d’une industrie d’huile face au désastre de l’impréparation.
« La génération des petits-enfants était assez différente en partie de la précédente parce qu’elle était dominée par un oncle vraiment sérieux de sa génération, fait assez rare. Cette génération fut sérieuse, voire profonde, studieuse, voire très instruite, et hantée constamment par le besoin d’agir vite pour éviter des désastres imminents. Ils partageaient cette peur du désastre avec leurs deux oncles qui leur servaient de mentors, mais avaient toujours la faiblesse constitutive de la génération de leurs parents : ils obtenaient tout trop facilement. Pouvoir politique, fortune et position sociale arrivèrent pour cette troisième génération comme un cadeau de la part de la deuxième, sans besoin de se battre pour les obtenir ou d’analyser les fondements de leurs croyances. Aussi, malgré leur conscience du désastre imminent, ils furent incapables de l’éviter : ils ne prirent que des mesurettes jusqu’à ce que tout le système leur explose au visage. »
C’est un principe d’éducation :
- soit on oblige les enfants à se battre, à affronter le réel, pour obtenir les avantages de la position de leurs parents,
- soit on oblige les enfants à analyser minutieusement les fondements de leurs croyances, c’est-à-dire à trouver les faits qui sont à l’origine des opinions les plus chères (leurs croyances), et développer ainsi un sentiment de gratitude.
Sans cet effort conscient volontaire, nous formons des enfants gâtés, des fils à papa qui dilapideront la fortune familiale durement acquise par les grands-parents.
Cela rejoint la loi du mouvement perpétuel et de l’alternance : « L’énergie (Qi 气) meurt où commence la forme (Xing 形) sauf si celle-ci est animée d’un mouvement (Dong). »
S’il n’y a pas de mouvement (effort), la forme se fige et l’énergie disparaît. Le mouvement peut être celui du corps (se battre pour obtenir les avantages) ou de l’esprit (analyser minutieusement les fondements de ses croyances), donc soit un geste physique, soit un geste mental.