– Non mais de toutes façons, moi je ne comprends que si c’est réel. Alors les maths, c »est pas concret, alors je ne comprends pas.
– Concret, c’est combien il y a de moutons dans le pré par exemple.
– Oui, voilà. C’est un nombre réel, de personnes par exemple.
– OK. Et c’est concret pour toi de savoir que sur ces trois personnes, deux sont en chaussures et l’autre non.
– Oui, ça c’est concret, c’est une information réelle.
– Donc 2/3, deux tiers qui s’écrit deux sur trois raconte une information réelle.
– Ah oui.
– Et un bal, c’est réel ?
– Oui.
– Alors, pour un bal, on doit faire des couples de danseurs, un garçon une fille. Pour faciliter les choses, on fait deux rangs. Un rang de garçons à gauche, un rang de filles à droite. Il y a 7 garçons à gauche et 4 filles à droite. Combien va-t-il rester de personnes seules ?
– C’est très facile, il va rester 3 garçons à gauche.
– Oui, donc en maths, quand c’est à gauche c’est moins, quand c’est à droite c’est plus. Donc – 7 + 4 = – 3, donc trois à gauche, ce que tu trouves. Les nombres négatifs racontent des choses terre à terre aussi.
– Bon, d’accord, mais les x, en vrai, c »est pas concret, ça ne raconte rien de vrai !
– Alors tu m’as dit que tu aimais bien avoir les pieds sur terre. Une planète, pour toi, c’est vrai alors.
– Ben oui.
– Tu sais, grâce au x, on a découvert deux planètes dans le système solaire. On a fait un calcul, on a trouvé qu’il devait y avoir une planète à tel endroit, on a pointé le télescope et hop, qu’a-t-on vu ?…
– Non, une planète !?!… Laquelle ?
– Neptune, découverte en 1846… après deux ans de calcul !
– Ça alors.
– Alors si les x permettent de trouver des choses aussi concrètes qu’une planète, c’est qu’ils sont bien réels aussi.
– D’accord.
– Les mathématiques permettent de voir l’invisible dans ce qui est visible, de rendre visible l’invisible… et aussi de rendre invisible ce qui est visible.
– Ah mais ça, je savais déjà : je les vois sur mon cahier, mais pas dans ma tête. 😉