ATTENTION (geste d’)
Concept de gestion mentale.
L’attention est un des cinq gestes mentaux.
Origine : déjà en esquisse dans Une pédagogie de l’entraide (1974), le geste d’attention subit une première description complète dans Pédagogie des moyens d’apprendre (1982).DÉFINITION ET CONCEPT
1ère approche (grand débutant)
On peut décrire le geste d’attention dans un premier temps comme l’acte consistant à intérioriser ce que nous avons choisi à l’extérieur.À ne pas confondre avec :
– évocation.2ème approche (débutant)
Un geste mental comprend un projet et une action.
Le projet du geste mental d’attention est de donner une existence mentale au perçu.
L’action du geste mental d’attention est d’évoquer, visuellement ou auditivement (ou verbalement) le perçu.3ème approche (intermédiaire)
• Il y a une différence entre être attentif et « faire exister dans sa tête ».• À ne pas confondre avec :
– souvenir ;
– souvenir de perception.
4ème approche (avancé)
• À ne pas confondre avec :
– paramètre 1 (P1).APPLICATIONS ET CONSÉQUENCES
=> « être attentif » n’existe pas : on est forcément attentif À QUELQUE CHOSE. Nous avons donc à nous donner le projet qui nous semble le plus apte à réaliser l’objectif souhaité. Nous pouvons avoir un projet « multiple », composé de différentes choses. Nous pouvons aussi changer de projet en cours de route (parce que nous en trouvons un plus performant par exemple, ou plus agréable ou…).
• Il est impossible d’être attentif à TOUT. Nous devons donc faire des choix. Nous avons à choisir ce à quoi nous désirons être attentif.
=> cela introduit la nécessité pour les humains de vivre en société, de développer un langage et d’exprimer leur point de vue. Puisque chacun évoque avec sa propre personnalité, nous faisons déjà des choix différents sur ce qu’il y a à évoquer : nous n’allons pas prendre les mêmes indices dans la perception. Nous n’allons pas ensuite non plus évoquer de la même façon qu’un autre. Échanger les points de vue a permis à nos ancêtres de pouvoir survivre et nous permet de continuer la grande aventure humaine. Chaque personne contribue à l’édification de l’humanité.
Dans la savane africaine, les girafes ne regardent jamais dans la même direction : chacune se répartit une direction pour mieux voir d’où vient le danger. Les humains font la même chose sans le savoir.
=> puisque nous avons à choisir, lors d’un travail, il est nécessaire de connaître l’objectif au préalable.
Quand nous voulons qu’un travail soit mieux accompli, nous devons donc annoncer quels sont les objectifs.
Pour un exercice, une consigne, un énoncé, il est important d’avoir une idée générale de ce que c’est et des questions demandées, en faisant une première lecture globale pour rechercher le sens.
• Deux pôles du geste d’attention
• Nous ne sommes pas attentif de la même manière selon la façon dont on nous présente le message.
=> diversifier la présentation du message, en le traduisant par exemple : deuxième secret.
=> balayer les entrées
Par exemple, créer en pensée le son d’un carré, son toucher, son goût, son odeur.APPLICATIONS COMMUNES AVEC LE CONCEPT DE PERCEPTION
• Variation des perceptions
Plus notre message est évocable, meilleure est notre communication.
Puisque nous n’évoquons pas de la même façon sur du vu ou de l’entendu (pour ne citer que deux des cinq sens), varions la présentation de notre message. Donnons aux yeux et donnons aux oreilles (et en général pas en même temps ou pas au même endroit : notion de dissociation des perceptions).APPLICATIONS : CULTIVER, ASSOUPLIR, RENFORCER L’ÉVOCATION (1ère partie)
4 applications listées
• Renforcer l’évocation en jouant sur la dissociation perception / évocation.
En lire davantage• Solliciter l’évocation en début d’activité
Par exemple pratique de l’index (convocation et accueil des souvenirs).• Ménager un temps de pause évocative.
Exemples :
Pour l’enseignant, arrêter de donner à voir et à entendre et se taire.
Pour l’apprenant, pratique du pouce.
• Améliorer l’activité perceptive
Augmenter le temps d’exposition perceptive ou augmenter le nombre d’aller-retour entre perçu et évoqué, ce qui permet à une triple activité de prendre place : vérifier, modifier, compléter.
Pour jouer son rôle, l’évocation a à être fiable (donc il faut la vérifier, et éventuellement modifier). Elle a aussi à être complète.AUTRES APPLICATIONS DANS LE MÊME PROLONGEMENT : voir le geste d’attention et le geste de mémorisation.
MISE EN ÉVIDENCE DE L’INSUFFISANCE DE LA PERCEPTION
Des mises en situation de tâches comme « le vieux bus rouge ».
L’évocation prolonge la perception. Elle est nécessaire mais insuffisante pour réaliser une tâche : ici entre en jeu la notion de projet.Auteur : F.C. Rava-Reny, tous droits réservés.