Au-delà de la synthèse : les quatre paramètres

Au-delà de la synthèse : les quatre paramètres

Pour comprendre quelque chose, cela nous aide de savoir ce que c’est et ce que cela n’est pas, de disposer d’exemples et de contre-exemples. C’est le stade de la thèse et de l’antithèse. Nous pouvons rester sur une vision binaire, dichotomique. Le piège est de croire qu’il y a les gentils d’un côté et les méchants de l’autre, le bien et le mal, la vérité et le mensonge. Cela nous apporte certes un réconfort psychologique (nous sommes toujours du bon côté et nos ennemis du mauvais), un critère de choix face à l’action (car il faut faire ou s’abstenir, mais pas tergiverser), mais nous prive d’une subtilité utile face aux situations de l’existence.

Nous pouvons alors franchir une étape décisive dans notre évolution : élaborer une synthèse entre la thèse et l’antithèse, réaliser que le monde ne se résume pas à « blanc » ou « noir » mais qu’il y a des nuances. Nous faisons dialoguer le « oui » de la thèse et le « non » de l’antithèse pour faire émerger un « peut-être » de la synthèse : nous établissons ce qui se nomme une relation dialectique.

La dialectique permet de faire exister ensemble ce qui semble contradictoire. C’est une innovation majeure dans la pensée humaine.

Mais nous pouvons prolonger cette trilogie thèse-antithèse-synthèse par une tétralogie, illustrée en gestion mentale par les quatre paramètres (tétralogie, du grec -logie : parole qui apporte une information, et tétra : quatre).

Pour arriver d’un désaccord premier entre deux personnes, l’une défendant une thèse et l’autre son contraire, l’antithèse, à un accord, nous pouvons utiliser la synthèse qui montre dans quelles circonstances (où, quand…) chacune des positions des protagonistes est valable. Nous pouvons même aller au-delà de la synthèse pour arriver aux quatre paramètres.

Nous pouvons alors montrer que chaque personne appuie sa façon de voir le sujet sur :

– du concret (paramètre 1), qui peut s’illustrer de trois façons différentes ; – ou une convention (paramètre 2), qui peut s’illustrer de deux façons différentes ; – ou une logique (paramètre 3), qui peut s’illustrer de dix façons différentes ;

– ou une opération élaborée (paramètre 4, métaphore, humour, lien personnel), qui peut s’illustrer de trois façons différentes.

Il devient alors plus facile d’atteindre une harmonie des différents points de vues lorsque l’on comprend que chacun correspond à un point de vue (P1, P2, P3, P4) visible d’une porte différente (P1, P2, P3, P4) ouverte sur le monde.

Ces quatre paramètres sont une étape supplémentaire dans le cheminement qui part de la dualité thèse-antithèse et qui arrive à la trilogie thèse-antithèse-synthèse. L’étape suivante est la découverte des cinq gestes mentaux de base qui apporte des subtilités supplémentaires.

Ceux qui résument la « gestion mentale » à la dualité visuel-auditif ne sont donc même pas aller jusqu’au stade de la synthèse (une compétence pourtant exigée au niveau lycée…), n’ont rien compris aux paramètres ou aux gestes. Mais il faut bien qu’ils s’occupent…

Frédéric Rava

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