L’école obligatoire, c’est Louis XIV !

La croyance populaire d’une école obligatoire instaurée par Charlemagne cache une réalité plus crue. C’est une autre figure historique qui imposa l’obligation scolaire : Louis XIV, notamment pour lutter contre la R.P.R., la Religion Prétendument Réformée, nom officiel du protestantisme alors combattu par le régime. Il était important que les enfants de protestants devinssent de bons petits catholiques… Louis XIV n’eût pas les moyens économiques de ses ambitions. Jules Ferry (le colonisateur) reprenant le même programme, si.
Voyez cet extrait d’un livre d’historien.

Par contre la déclaration du 13 décembre 1698 contenait une grande nouveauté dans son article 10 :

« Enjoignons à tous les pères, mères, tuteurs et autres personnes qui sont chargées de l’éducation des enfants et nommément de ceux dont les pères et mères ont fait profession de ladite R.P.R., de mes envoyer aux écoles et aux catéchismes jusqu’à l’âge de 14 ans, si ce n’est que ce soient des personnes de telle condition qu’elles puissent et qu’elles doivent les faire instruire chez eux par des précepteurs bien instruits de la religion et des bonnes mœurs ou les envoyer au collège. »

Curés, juges, officiers royaux devaient y veiller. C’est donc Louis XIV qui a promulgué l’obligation scolaire en France. Évidemment, l’article 9, traitant des moyens, pourrait paraître dérisoire si l’on oubliait qu’il fallut deux siècles pour que cette obligation ne souffre plus d’exceptions :

« Que l’on établisse partout où cela est possible des maîtres et des maîtresses pour instruire les enfants, nommément ceux dont les parents ont fait profession de la R.P.R. »

Les habitants seraient imposés afin de verser un salaire de 150 livres aux maîtres et 100 livres aux maîtresses. Ce texte ne pouvait procurer des écoles à tous les villages dans l’espace d’une génération. Toutefois son application bénéficia d’un mouvement amorcé un demi-siècle auparavant et accéléré depuis trente ans. Il donna cependant les moyens légaux pour développer ce mouvement. L’État ne se substituait pas à l’Église, mais c’était désormais de lui qu’elle tenait le mandat d’instruire.

André Corvisier, La France de Louis XIV. Ordre intérieur et place en Europe, p. 289, Éditions SEDES

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Rubrique :

Géopolitique histoire géographie

Étiquettes :

éducation, histoire, pensée unique, sociologie


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