Aujourd’hui j’ai travaillé avec un jeune de 8 ans en CE2 (3ème primaire) sur l’orthographe avec le protocole que j’ai baptisé orthographe ansérine, et affiné au fil des années.
Ce protocole en sept étapes est connu de mes stagiaires.
À la sixième étape, je donne l’orthographe correcte du mot travaillé, soit par écrit, soit oralement, afin de permettre au jeune de vérifier, modifier, compléter l’orthographe du mot travaillé.
Tant que l’orthographe n’est pas correcte, nous reprenons les étapes n°3, 4 et 5 selon ce que nous souhaitons renforcer.
À la quatrième étape, pour épeler le mot, le jeune procède d’abord oralement.
Comme il fait toujours les mêmes erreurs qu’au premier passage, je lui propose alors d’incarner chaque lettre du mot comme je lui ai montré au premier passage, c’est-à-dire que si le mot comporte un T alors il fait ou il devient un T avec son corps en se tenant droit et en allongeant les deux bras.
D’une façon à la fois inattendue et surprenante, il fait alors toutes les lettres une à une de façon juste.
Ce qui est surprenant, c’est de constater la très grande différence entre les deux productions.
Quand ce jeune s’appuyait sur des évocations verbales pour épeler oralement, tout restait confus.
Quand il s’appuie sur des évocations de proprioception (c’est-à-dire basée sur le ressenti corporel), alors tout s’agence convenablement.
Une fois ce passage par le corps accompli, ce jeune peut se débrouiller avec ses évocations verbales seules.
Frédéric Rava-Reny, mercredi 10 novembre 2010