Dans la formation Animer le dialogue pédagogique, nous apprenons qu’entre ce qu’une personne dit et ce qu’elle pense, il y a un écart. Écart naturel car entre ce qui se passe en la personne, ce dont elle est consciente, ce qu’elle arrive à formuler et ce qu’elle consent de dire, il y a souvent des pertes.
Nous pouvons vivre cette expérience en apprenant une langue étrangère : parfois nous dirons ce que nous pourrons, et pas forcément ce que nous voulons.
Dans notre vie, quotidienne, familiale, sociale… c’est la même chose. Nous sentons un écart, une perte d’intensité entre ce que nous vivons et ce que nous pouvons en dire. Aussi sommes-nous heureux de pouvoir trouver nos idées, nos pensées, nos sentiments, nos sensations si justement décrits sous la plume d’un auteur dont nous ferons alors la publicité.
La littérature est alors une mise en lettre de notre intériorité. Écrire devient mettre en lettres notre intérieur. Et cette mise en ordre à l’extérieur clarifie notre intérieur brouillon, et cette concordance entre le monde et nous délivre un sentiment d’harmonie. À nous de trouver les lectures dont nous sommes le reflet…