Mémoriser c’est aussi se préparer à la rencontre

Tout le monde est concerné par la mémoire. Aussi j’ai retravaillé cet article de 2012 pour vous. Derrière le cas particulier d’un élève bloqué en sciences, la démarche proposée est universelle.


Avant-propos

Ceux qui savent ce que fut la 1ère S peuvent passer l’avant-propos.
Pour les autres, voici un cadrage spatio-temporel (voir méthode COSA). Pour situer l’époque, c’était du temps où la culture française avait encore droit de cité au lycée. Oui, la culture française exalte la diversité et c’était pourquoi, malgré le fait de ne pas savoir travailler en groupe et de mal prononcer l’anglais, les Français diplômés étaient recherchés dans le monde entier. Ce qui assurait la créativité française, c’était cette capacité à faire des liens dans des domaines que la plupart des autres nations rendent étanches. À cet effet, avant la « réforme du lycée », nous formions ainsi des scientifiques, avec la première S, qui devaient en plus des maths, de la physique et de la bio, se farcir les cinq siècles de littérature française, l’histoire, et une année de philo à la suite. Entre autres choses…
Tout ça pour expliquer ce qu’était la 1ère S… Quant à la SVT… Prononcé l’ès-vé-té par les élèves, et la S.V.T. par les profs, ce sigle compacte les « Sciences de la Vie et de la Terre » : biologie-géologie en français standard.
Ce cadrage effectué, nous pouvons maintenant lire la suite…


Sanzio étudiait en 1ère S. En SVT, il y a un type de contrôle avec trois documents, chacun donnant des informations sur un niveau différent.

  1. Le premier parle du niveau macroscopique, ou humain : ce que l’on peut voir avec nos yeux.
  2. Le second parle du niveau cellulaire, que l’on peut voir avoir un microscope.
  3. Le troisième parle du niveau moléculaire (ADN par exemple).

Le but du contrôle est de faire le lien entre ces trois niveaux et comment ils interagissent. Il faut montrer comment le niveau le plus bas, le niveau moléculaire, affecte le niveau au-dessus de lui, le niveau cellulaire. Et comment ce niveau influera sur celui au-dessus de lui, le niveau macroscopique.
Réussir cette tâche demande de savoir passer aisément d’un niveau à un autre, d’établir les relations entre eux.

Mes lecteurs assidus, ou mes stagiaires, feront le lien avec les trois étages du cerveau, ou les trois séries de besoins : organiques, affectifs, intellectuels. Mes élèves de tchi-kung (qigong) ou de kung-fu (gongfu), avec Terre-Homme-Ciel, termes de l’énergétique chinoise équivalents en MTC à « foyer inférieur », « foyer médian » et « foyer supérieur ». Ils auront raison : il s’agit bien de trouver les articulations d’une trilogie. C’est pourquoi la problématique de cet élève est universelle : nous avons tous à harmoniser trois niveaux en nous, peu importe comment nous les nommons. Pour harmoniser, il faut établir des relations.

Mais pour faire des liens entre des choses, encore faut-il les garder en mémoire. C’est précisément le souci de Sanzio. Il n’arrive pas à avoir présent à l’esprit les trois documents.
Aussi choisit-il de répondre à l’aide du seul document traitant du niveau macroscopique.
Sans grande surprise, malgré son raisonnement correct, Sanzio n’atteint pas la moyenne.
Comment pourrait-il faire pour mémoriser les trois documents, ne serait-ce que le temps de faire les liens entre eux ?… C’est ce que nous allons voir.

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