Mémoriser, c’est faire ses courses (en cours ou non)

C’est le jour des courses. Vous voici dans le magasin, qu’achetez-vous ?…

Ce dont vous avez besoin bien sûr !

Et besoin pour quand, pour faire quoi ?…

Alors, c’est pas pour de suite, maintenant, car en général c’est interdit de consommer dans le magasin.

C’est pour plus tard, parfois juste après ou bien beaucoup de temps après.

Et si vous prêtez bien attention, vous remarquerez que le conditionnement diffère selon la date de consommation : on peut dare-dare une fois les courses réglées croquer l’appétissante pomme, par contre vous ne la garderez pas pendant des mois sur vos étagères. Si c’est pour consommer dans quelques mois, il vaut mieux opter pour la compote.

Ensuite, une fois chez vous, que faites-vous ?

Vous stockez vos produits selon l’utilisation que vous souhaitez en faire.

Les produits frais au frigo, voire sur la table à disposition immédiate ; les conserves dans les placards, etc.

Et le nouveau stylo que vous avez acheté ?… Lui aussi dans le frigo ?…

Non, bien sûr, sur le bureau, là où il servira.

Enfin, arrive le moment de la préparation du repas : vous retrouvez vos ingrédients là où vous les aviez mis en sachant que vous les retrouveriez là. Et si arrive le moment d’écrire une lettre, votre beau stylo tout nouveau est sur le bureau.

Mémoriser (en cours ou non), c’est faire ses courses.

Vous choisissez ce qu’il vous semble nécessaire d’avoir plus tard et ailleurs selon les besoins.

Vous stockez les informations en vue de les retrouver dans certaines circonstances, dans un certain but.

Mémoriser, c’est donc préparer l’avenir.

Et pourtant, que faisons-nous souvent ?…

Nous nous mettons à table au grand banquet de la connaissance, mais nous restons affamés… Nous n’avons ni fait les courses, ni stocké convenablement la nourriture selon la façon dont elle se « garde » dans le temps, ni préparé le repas…

Grande est la déception, et bien sûr nous nous accusons de ne pas avoir de mémoire…

Ne jamais imaginer l’avenir de ce que nous apprenons est aussi stupide que de s’asseoir à table en attendant qu’elle se mette toute seule, que les pommes de terre s’épluchent et se fendent en frites avant de se jeter dans un bain d’huile qui se sera lui aussi installé tout seul, et qu’ensuite les frites arrivent par magie dans une assiette qui se sera téléportée devant nous…

En fait, oui, finalement, nous avons un problème de mémoire : nous avons oublié que le temps de la prime enfance où nos parents s’occupaient de nous et de tout est définitivement terminé.

Ne jamais imaginer l’avenir, c’est vivre dans le passé.

Imaginer l’avenir de ce que nous apprenons, c’est se donner rendez-vous avec soi-même, dans un futur où le souvenir du passé sera présent, merveille du voyage dans le temps.

Alors… donner un avenir à vos souvenirs, en un mot : mémorisez !

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