Quand l’imagination réduit en cendres une mémorisation étouffante

Voici une toute petite histoire d’une élève de CM2. Elle connaît par cœur la formule du périmètre du carré, le périmètre d’un carré c’est quatre fois le côté. Elle l’a mémorisée cette formule, peut-être trop même. Du coup elle n’est plus attentive au carré dessiné sur le papier. Elle ne peut rien voir d’autre que sa formule, bloquant ainsi toute progression.

Ici, l’imagination peut servir. Pour mémoire, le projet du geste d’imagination est de créer du neuf par l’invention ou la découverte. Qu’y aurait-il à découvrir ou à inventer dans la situation présente ? Comment pourrais-je me servir de ce que je sais, de ce que j’ai mémorisé (périmètre carré = quatre fois côté) pour découvrir à nouveau cette formule (donc l’actualiser) ou inventer une façon de m’en servir ?… Avec le vieux de la mémorisation, et le projet de créer du neuf de l’imagination, je peux être attentif à ce qui est actuel. Imaginer peut donc équilibrer une mémorisation trop forte pour être attentif.

Une métaphore : la mémorisation est ici un arbre qui s’enracine trop dans la terre en la mangeant. On peut se servir du feu de l’imagination pour réguler la croissance du végétal : cela refait des cendres et nourrit la terre de l’attention.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut