L’évocation en famille

En tant que parent, quoi de plus légitime de vouloir aider son enfant ? Formée/formé à la pédagogie des gestes mentaux (1 jour, 2 jours, 6, 10, 14… voire plus…), vous appliquez votre savoir lors des devoirs. Mise en projet, lecture intégrale de la consigne, évocation… tout y passe…(tant que l’enfant ne trépasse…) Et pourtant vous n’obtenez pas les résultats escomptés.

Mais comment votre enfant va-t-il vivre ces moments si ce sont les seuls où on lui propose d’entrer en contact avec ses évoqués et de les agir, de les manipuler (par les mains de l’esprit ;-)…) ? Comme une activité naturelle ou artificielle ? Comme quelque chose d’habituel, qui s’inscrit dans le cours régulier de son existence d’enfant, ou bien comme quelque chose d’artificiel, qui est séparé du reste de ses activités ? Un des risques est que pour l’enfant, évoquer devienne quelque chose de… forcément scolaire. « Pouah ! Évoquer… quel déplaisir… penser à des trucs que j »aime pas…» Le vécu sera très différent si l’évocation a été cultivée dans d’autres circonstances – et elles peuvent être nombreuses dans la vie familiale. C’est d’ailleurs l’opportunité de la position de parents de pouvoir accéder à cette vaste palette de situations où les évocations sont là et bien là. La mise en projet peut prendre la forme de l’annonce d’un échange après une activité (brève, longue, régulière ou sporadique…). On peut souligner l’utilité de fabriquer des souvenirs : – pour revivre pour soi de bons moments ; – pour en parler aux autres (parents, copains…) ou leur montrer ce que l’on peut faire avec comme des productions écrites (texte, poème, lettre…), orales, graphiques (dessin, peinture…), gestuelles (mime, danse…), musicales (chant, rythme, instrument…), plastiques (modelages, sculptures, constructions, bricolages…). Et un souvenir, c’est fait de quoi d’après vous ?… Un zeste d’évocations au moins !

À de nombreuses occasions de la vie familiale il est possible de discuter avec l’enfant du sens qu’il donne à ses activités. À chaque fois, la technique du dialogue pédagogique peut s’appliquer, ce qui évitera de dire à l’enfant s’il a emprunté un sens interdit… par son parent… ou s’il roule à contre-sens…

En préparant ce terreau fertile, proposer ensuite la mise en projet et les évocations pour faire les devoirs – plus vite ou plus agréablement ou plus efficacement – facilitera l’éclosion d’évoqués « scolaires » qui le deviendront de moins en moins grâce à leur enracinement dans la vie quotidienne.

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