Comment faire pour que les élèves apprennent leurs leçons

Nathalie enseigne dans le Sud de la France. Suite à une formation avec IFeP, où nous avions abordé la difficulté à faire apprendre les leçons aux jeunes, elle nous écrit : « j’ai essayé d’expliquer différemment aux élèves de première pourquoi ça me tenait à cœur.
L’activité a bien fonctionné alors j »avais envie de partager ! J’ai écrit un petit texte.
Ce n’est rien d’extraordinaire, juste quelques idées… »
Très bonne initiative ! Le blog est ouvert !

Comment faire pour que les élèves apprennent leurs leçons !!!

Nous voilà partis en croisade, à grand renfort d’interrogations-surprises, de questions de cours, d’exhortation au travail, d’explications, d’argumentations sur l’intérêt de savoir ses leçons.

Rien n’est vraiment efficace, aux mieux, certains se résignent et s’y mettent.

Il semble que nos bambins en restent à la loi (au P2), la loi, mais sans rime ni raison.

Et au fond, pourquoi s’embêter :
– apprendre les tables de multiplication ? accessibles tout de suite avec la calculatrice (d’ailleurs même certains adultes confirment n’y voir aucun intérêt) ;
– les formules de physique, elle sont données dans les sujets du bac ;
– les cours , disponibles en ligne avec des animations en plus !

Alors comment donner du sens à ce geste de mémorisation, supprimer l’arbitraire, offrir une piste de réflexion à nos chers têtes brunes ? [Oui, on est dans le Sud, ndlr]

Avez vous déjà joué aux échecs ?

Au hasard d’un début de cour, Christophe Marc et Antoine se dévouent. Christophe et Marc sont des joueurs d’échec, Antoine non. La consigne est simple. Marc et Antoine doivent jouer l’un contre l’autre sans se parler.
Christophe est éloigné du groupe et sert de ressource à Antoine. Il doit lui donner toutes les explications dont il a besoin pour jouer.
À peine installé, premier écueil pour notre débutant, positionner les pièces sur l’échiquier.
L’aide de Christophe est requise. Tant bien que mal, c’est fait.
Le jeux est laborieux, ponctué d’attentes pendant lesquelles Antoine récupère les informations dont il a besoin auprès de Christophe.

Les élèves autour trouvent le temps long et s’interrogent sur cette activité en cours de sciences.

Voici venu le temps du debriefing.
Cette activité ? Une métaphore.
Christophe joue le rôle du classeur avec toutes les connaissances.
Marc est un élève qui a mémorisé son cours (connaissances à l’intérieur).
Antoine lui n’apprend pas ses leçons (connaissances à l’extérieur).

Marc est à l’aise, rapide, il peut élaborer une stratégie, créer des liens logiques dans ses actions.
Antoine lui réussit à jouer certes, mais il n’a aucune chance de gagner, il est lent, maladroit, incapable de prévoir ou d’anticiper. Il n’a aucune liberté car il dépend entièrement de Christophe. Il ne peut ni communiquer, ni échanger sur ce sujet avec d’autres personnes et ne prend pas de plaisir dans le jeu.

Alors oui, je vous l’accorde, même si apprendre est un besoin pour l’Homme, il ne faut pas se mentir, ça nécessite des efforts.

Rappelez-vous, pour marcher, lire, pour chaque jeu appris, pour chaque sport pratiqué, les débuts sont toujours laborieux, mais le résultat n’en vaut il pas la chandelle ?

Alors vous voulez jouer aux échecs ?

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