Parfois exaspérés devant la difficulté de se faire comprendre ou d’enseigner, nous souhaitons que tout le monde soit identique (à nous bien sûr !…). Mais ceux qui connaissent la saga de la Guerre des Étoiles savent que si les clones sauvent la République, c’est pour mieux la jeter dans l’abîme de l’Empire…
Mais d’où vient cette différence ?
Parfois de ce que nous demandons nous-même.
Armé de ces bonnes intentions qui pavent la voie vers l’Enfer, nous pensons faciliter la tâche de nos élèves ou de nos collègues en leur donnant quelque chose à regarder (une perception visuelle) pour ensuite la redessiner (une production graphique).
Comme la sortie est similaire à l’entrée, cela nous semble facile…
Sauf que, rien qu’au niveau de l’évocation, si nous faisons une photo de ce que nous voyons, oui, ce sera facile de redessiner d’après l’image que nous aurons en tête (évocation visuelle). Mais si nous nous parlons intérieurement ce que nous voyons (avec nos yeux), faire un dessin d’après ce discours (évocation verbale), sera plus difficile.
Ah, me direz-vous, alors racontant une histoire (perception auditive) pour demander ensuite de la retranscrire (production écrite), ce sera plus facile pour ceux qui réentendent dans leur tête (évocation auditive).
Oui, peut-être (et encore ça reste à voir selon les gestes mentaux et les projets de sens empruntés).
Mais de toutes façons, il y aura ceux qui sont obligés de transformer ce qu’ils entendent (avec leurs oreilles) en images (évocation visuelle) : pour eux, traduire ensuite l’image en mots écrits ne sera pas forcément facile.
Bref, nos différents chemins de pensée engendrent toujours de l’hétérogénéité.
Et encore, nous n’avons vu que la nature des évocations. Pensez donc (en images, en paroles ou en son) ce que cela donnerait si nous regardions ça avec les cinq gestes de la pensée… Ou les autres aspects découverts par la gestion mentale…