Évoquer auditivement pour améliorer son accent

Un article rédigé en 1999, toujours d’actualité. Une élève de niveau Terminale vient me voir :
– elle regrette de ne pas avoir d’accent ;
– elle n’arrive pas à faire ses exercices portant sur les temps anglais.

Elle impute son manque d’accent à ce qu’elle vient d’une région de France où
il n’y a pas d’accent.
En l’interrogeant, nous nous apercevons qu’elle travaille avec des évocations visuelles
visuels dans lesquels elle est présente.
Finalement, elle s’aperçoit qu’elle n’a jamais pensé à évoquer la
prononciation, ni à l’aide de ses évoqués visuels (avec une transcription par
exemple), ni avec des évoqués auditifs (ou verbaux).
Première surprise… et rassurement.
Comme par ailleurs elle me déclare adorer les romans policiers où elle
s’imagine être un des personnages et anticipe la suite, je lui demande si
elle peut s’imaginer en reporter pour faire vivre les phrases des exercices.
« Oui, assurément. »
« Alors, pour cette action, allez-vous prendre un appareil photo ou une caméra
? »
« Ben une caméra ! »
« Pourquoi ? »
« Une photo ne suffit pas pour rendre compte de l’action. »
« L’action dure ? »
« Oui »
« C’est évident pour vous ? »
« Ben oui ; je les vois bien ces joueurs sur le terrain de foot. Il faut bien
que j’utilise une caméra. »
« Donc c’est bien une forme progressive qu’il faut employer. »
« Ah ! » (un éclair de compréhension traverse son visage… je trouve toujours ce moment très impressionant)
« Quand vous avez besoin d’utiliser une caméra, c’est une forme progressive.
Juste l’appareil photo, une forme simple. »
Pour cette élève, et j’insiste sur le fait que cela a donné du sens à cette
élève et n’en donnera certainement pas à d’autres, cette distinction lui a
permis de lui donner du sens (et de faire juste tous les exercices portant
sur la distinction entre forme progressive et non progressive).
De même, pour la distinction entre le passé simple et le « present perfect »,
difficile pour nous autres francophones non habitués à la forme perfective,
le fait non pas de DIRE mais de VIVRE que :
– pour le passé simple, c’est moi qui vais dans le passé ;
– pour le present perfect, c’est le passé qui vient à moi,
suffit pour lui donner du sens, et réussir ses exercices.

L’élève a trouvé cete séance « fascinante », déclarant par ailleurs qu’elle « n’avait jamais travaillé aussi intensément »…
Finalement, les exercices sur lesquels elle avait tant butée lui parurent
d’une extrême simplicité après ce travail.

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