Des structures aux systèmes

Dans mes cours de formation humaine, de noématique, ou de pédagogie (voire de gestion mentale), je parle de structures. Peut-être serais-je plus clair si je parlais de systèmes.

Un système n (à n éléments) :

  • soit comporte seulement n éléments, ni plus ni moins, tous les autres éléments étant une combinaison des n éléments ;
  • soit propose précisément, strictement et invariablement n options.

Par exemple, un système 2, système binaire en français, ne comporte que deux éléments ou ne propose que deux options, précisément, strictement et invariablement. Quand vous pensez que dans la vie, il n’y a que deux catégories de personnes, les gentils et les méchants (ou Ceux qui ont le revolver et ceux qui ont la pelle. Toi tu creuses !), vous pensez dans un système 2.

J’ai calqué cette définition sur celles que j’ai trouvées sur le wiktionnaire pour les mots :

  1. unitaire, unaire, adjectifs pour le système 1, ou monisme, unité, non-dualité, etc. ;
  2. binaire, adjectif pour le système 2, ou dualité, dichotomie, parité, binarité, etc. ;
  3. ternaire, adjectif pour le système 3, ou trinité, trilogie, dialectique, etc. ;
  4. quaternaire, adjectif pour le système 4, ou tétralogie, etc. ;
  5. quinaire, adjectif pour le système 5, ou pentalogie, etc. ;
  6. sénaire (ou hexanaire pour ceux qui ont préféré inventé un mot par mépris ou ignorance du mot sénaire), adjectif pour le système 6, ou hexalogie, etc. ;
  7. septénaire, adjectif pour le système 7, ou heptalogie, etc. ;
  8. octal, adjectif pour le système 8 ;
  9. nonaire, adjectif pour le système 9 ;
  10. décimal, adjectif pour le système 10

Cela fait beaucoup d’adjectifs différents, qui finissent presque tous en -aire. Aussi les mathématiciens inventèrent un mot : l’arité. Au lieu d’unitaire ou d’unaire, on parlera d’arité 1 ; de binaire d’arité 2 ; de ternaire d’arité 3, etc.

En mathématiques, ou en programmation, l’arité est le nombre d’arguments, ou d’opérandes, de paramètres, qui sont passés à une fonction, un opérateur ou une méthode. (source : Wiktionnaire)
Dans une base de données, c’est le nombre des attributs d’une relation (nombre de colonnes d’une table).

Prenons des exemples.

  1. Tous les mots du français s’écrivent avec un alphabet de 26 lettres : l’écriture français a une arité 26.
  2. Sur cette planète, il n’y a que 90 éléments chimiques naturels. Tout ce qui nous entoure est une combinaison de ces 90 éléments. La chimie naturelle de cette planète a une arité 90.
  3. Lorsque nous pensons, nous faisons des opérations mentales, qu’Alfred Binet a nommé gestes mentaux. Antoine de La Garanderie montra qu’il y avait cinq gestes mentaux de base. Les gestes mentaux ont une arité 5.

Mais au lieu de parler d’arité, terme qui définit exactement ce dont il s’agit mais est incompréhensible du grand public, je parlerais de système n (système 2, système 3, etc.).

Penser que les choses sont soit bien, soit mal, c’est un système 2. Comme le fait de croire que les êtres humains se séparent en deux groupes : les gentils d’un côté, et les méchants de l’autre.

Mais nous pouvons appliquer la notion de système à ce que nous savons ou ce que nous apprenons.
Par exemple, lorsque nous considérons que le cerveau se compose de deux hémisphères, c’est un système 2. Et lorsque vous voyez le cerveau comme seulement composé de ces deux hémisphères, vous êtes dans un système 2. Si vous découvrez (fait caché à la masse pour des raisons de contrôle social comme je l’explique pour des raisons sociologiques) qu’il y a trois étages dans votre cerveau, vous passez à un système 3. Et si vous intégrez les lobes frontaux, vous arrivez à un système 4.

Il est donc possible de regarder un sujet, une notion, un concept, selon un système 1, 2, 3, 4, 5, 6, etc.
Et cela est plus ou moins efficace.
Par exemple, comment considérez-vous la mémoire ? Comme une chose que vous avez ou non. Vous la voyez avec un système 1. Le contrôle social vous fait croire que vous disposez d’un système 2, 3, 4, etc. si vous savez les mots mémoire à court terme, mémoire à long terme, etc. Mais en réalité, vous n’en faites rien, donc cela encombre votre esprit.
Lorsque vous découvrez que la mémorisation est un geste mental de base, et qu’à ce titre elle relève d’un système 2, cela devient plus utile. Vous comprenez que pour mémoriser, il faut 2 trucs :
– fabriquer un souvenir ;
– imaginer ce que vous allez faire de ce souvenir.
Vous disposez d’une information utile, c’est-à-dire utilisable : c’est l’avantage des systèmes, d’apporter en même temps que des données théoriques des modes opératoires.

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