Pour nos lecteurs italiens, voici un lien entre les quatre paramètres (portes, palais, ports…) de la gestion mentale, et les quatre sens de l’écriture repris par Dante.
Lu dans Storia della lingua italiana, (Histoire de la langue italienne), de Stefano Lanuzza (Newton, 1994, p.29) :
« Il Convivio teorizza quattro sensi della scrittura : letterale, fissato alle parole; allegorico, che nasconde la verità con una « bella menzogna »; morale o pedagogico; anagogico o sovrasenso cioè metafisico. »
Le Convive théorise quatre sens de l’écriture : littéral, fixée aux mots ; allégorique, qui cache la vérité avec un « beau mensonge » ; moral ou pédagogique ; anagogique ou ? c’est-à-dire métaphysique.
Dans le traité II du Convivio, Dante attribue quatre sens à l’écriture : littéral, allégorique, moral, anagogique.
Dante reprend une tradition plus ancienne.
Les quatre sens de l’écriture ont été repris du judaïsme dans le christianisme par Origène, un des Pères de l’Église, un homme, si vous me permettez l’expression, qui avait des cou…, euh non, du courage (pour ne pas dire autre chose), pour se châtrer ; en effet, après avoir lu Matthieu 19:12 « il y a des eunuques qui se sont faits eux-mêmes eunuques pour le royaume des cieux », il décide d’appliquer à la lettre (P1) ce passage, il se fait eunuque. Par la suite, il comprendra que tous les passages de l’écriture ne doivent pas être pris au pied de la lettre (P1) mais peuvent coder (P2) d’autres enseignements en étant une allégorie. En prolongeant, en utilisant la logique (P3), on aboutit à un sens moral ou pédagogique, et si on prolonge encore, on arrive à une métaphore (P4) par-delà la physique ou la logique, le sens anagogique ou métaphysique.
Ces quatre sens de l’écriture seront repris dans le christianisme par Thomas d’Aquin, dont Antoine de La Garanderie fut un grand lecteurs.
La connaissance des quatre paramètres distingue les vrais connaisseurs de la « gestion mentale » des imposteurs, qui se sont arrêtés à une dichotomie entre « visuels » et « auditifs ». Mais ceci est une autre histoire, peut-être pas à prendre au pied de la lettre.