L’histoire et (est) mon histoire

À quoi ça sert d’apprendre l’histoire puisque c’est fini ?!?…
Hum, eh bien, comparons l’histoire et ton histoire.
Les temps géologiques, avec les dinosaures à la fin dont personne ne se souvient, c’est la prime enfance, la période où tu es bébé, où tu apprends à marcher, à parler. Tu n’en gardes presque aucun souvenir.
Puis arrive la préhistoire, avec la maternelle : tu fais des dessins de mains (comme dans les grottes), tu commences à faire des lettres. Tu en as quelques souvenirs mais c’est encore vague.
Enfin vient l’histoire qui débute comme chacun sait avec l’écriture : tu as environ six ans et tu es au CP. C’est la grande école. Pour toi, c’est de l’Antiquité, et c’est ça. C’est encore un âge où il y a de la mythologie, on croit encore au père Noël. Et on glisse vers le Moyen-Âge qui va durer mille ans. C’est l’école primaire et le début du collège.
Mais au début du collège arrive la Renaissance : c’est une seconde naissance comme quand tu es entré à la grande école. On revisite le monde et c’est l’âge des grandes découvertes.
Soudain arrive la Réforme, le Siècle des Lumières et le demi-siècle des révolutions : tu es vraiment entré dans l’adolescence, tu rejettes le système d’allégeance au Papa (Pape), l’obscurantisme parental (monarchique) et entre parfois en une rébellion qui fera que tu ne seras plus jamais comme avant (« Une révolte ? Non Sire, une révolution. ») C’est à peu près la classe de quatrième.
Mais au temps des révolutions succède le temps des révolutions industrielles : les masses ouvrières doivent travailler dur pour fabriquer des produits de consommation et elles entrent dans un âge obscur décrit par les romans de Dickens (en Angleterre) et de Zola (en France). C’est l’année de troisième avec le brevet et la grande acquisition de connaissances et l’année de seconde avec la délicate orientation qui dépend des efforts surhumains fournis.
Puis éclate la première guerre mondiale quand on discute orientation pour la première avec les parents. Et c’est la première et la terminale avec quand même deux guerres mondiales à éponger et la découverte d’un monde nouveau où tout bouge. Mais bon, la paix arrive enfin avec le bac : c’est la joie de la Libération, tout le monde danse dans les rues, on s’embrasse.
Par contre, tu t’aperçois très vite que t’as plus une tune et qu’un plan Marshall s’impose.
Pire, c’est la décolonisation : le moment où les parents t’expliquent qu’ils ne sont pas tes esclaves et que eux aussi ont une vie (ou bien le contraire).
Bref, ta fin d’adolescence, tes 18-20 ans, c’est la guerre froide. Il n’y a pas de conflit ouvert avec les parents mais ce n’est pas non plus la paix. À force de dialogue et de détente, le mur de Berlin s’effondre et tu te retrouves au vingt-et-unième siècle sans avoir trop compris ce qui t’était arrivé.
Bienvenue dans un monde multipolaire où tu n’as toujours pas d’argent et en plus tu découvres que tes parents sont endettés…
Là tu découvres que t’es dans une sacrée galère mais heureusement, comme t’as bien suivi tes cours d’histoire, tu as plein de stratégies pour te sortir des différentes situations.
Autrement, l’histoire ne sert à rien… Le monde n’existait pas avant ta naissance comme tu le sais, mais maintenant qu’il est là, t’en fais quoi ?…




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Puisque vous aimez aller au fond des choses 😉 cet article reprend l’idée que l’ontogenèse suit la phylogenèse : que la constitution (genèse) de l’être (onto) reprend la constitution de la feuille (phylo), pardon, que la personne se développe comme le grand groupe auquel elle appartient.

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