À quoi sert la gestion mentale pour les profs

Bonjour, Voici des pistes de réflexion sur à quoi sert la GM pour les profs en trois parties : – interface prof-prof – interface prof-discipline – interface prof-élève

INTERFACE PROF-PROF La GM pour une équipe éducative permet d’avoir une interface de communication. Quand nous montrons à nos collègues ce qu’un élève sait faire ou non dans notre discipline, nos collègues ont une idée très approximative de ce que cela veut dire. Ils ne sont pas comme nous des spécialistes de notre discipline. Ils ignorent les prolégomènes (en anglais : prérequis) de la tâche. Ils ne voient pas les implications dans l’ensemble cohérent de notre matière. Quand un professeur de français souligne que tel élève ne sait pas faire les accords grammaticaux, quelle information utile sur l’élève cela nous apporte-t-il dans notre matière ? Quand un professeur d’arts plastiques rappelle que tel élève dessine excellemment, comment pouvons-nous utiliser cette information ?… Nous pourrions multiplier les exemples.

Pourtant, chaque activité réussie comme chaque échec délivre des renseignements sur le fonctionnement cognitif de l’élève (sa gestion mentale). Ce fonctionnement cognitif à l’œuvre chez la personne est sensiblement le même dans toutes les disciplines. Le débusquer, le reconnaître, l’identifier, le partager entre collègues peut être un atout précieux pour aider l’élève à sortir le meilleur de lui-même. Disposer d’une interface de communication permet ainsi de repérer les forces et les faiblesses de chaque élève et de leur proposer une pédagogie adaptée. Entre collègues, nous pourrons ainsi vraiment parler travail (et pas du travail), et accomplir un travail commun.

INTERFACE PROF-DISCIPLINE Parce qu’elle permet d’analyser les passages obligés de chaque notion, la gestion mentale offre également une boîte à outils pour repérer les incontournables de la tâche, et les accompagner. Arrivant à mieux repérer les obstacles pédagogiques, nous offrons à nos élèves la possibilité de les franchir avec plus d’aisance. Nous pouvons également mieux diversifier nos présentations afin de nous accorder avec une hétérogénéité croissante du public scolaire.

INTERFACE PROF- ÉLèVE L’objectif de la gestion mentale n’est pas de constituer un savoir égoïste et jaloux chez l’enseignement, un pouvoir supplémentaire d’oppression sur l’apprenant. Au contraire il est de responsabiliser l’apprenant en lui montrant avec toujours plus d’acuité et de rigueur la nature exacte du travail à accomplir. La gestion mentale permet ainsi d’offrir à l’enseignant et à ses élèves des définitions opératoires de comment être attentif, comment mémoriser, comment comprendre, comment comprendre et comment imaginer (les cinq gestes de base de l’apprentissage). Quel enseignant saurait de façon intelligible pour un élève expliquer cela ?… Bien sûr, au départ, au début, en tant qu’enseignant, nous imaginons que la GM va faire que tous les élèves auront 20… Je l’ai cru aussi. Et puis les élèves sont ce qu’ils sont. Comme ils me le dirent alors : nous, avoir la moyenne, ça nous va très bien. Quelle désillusion ! Mais quelle leçon d’humilité, qui répond aussi aux objections faites à la GM : tout le monde ne peut pas être bon en tout : si ! mais tous n’en ont ni envie, ni besoin. Par contre, ce que j’ai pu observé depuis lors, c’est que tous les élèves qui veulent progresser ont pu progresser jusqu’où ils le désirent (traduisez, jusqu’où ils souhaitent fournir des efforts). Et cela ne m’est possible que parce que d’une part j’ai identifié ce que chaque notion de ma discipline demande à être pensé, sous quelle forme, et d’autre part que je peux identifier pour chaque élève comment il pense et la façon dont il aurait besoin de penser (la gestion mentale nécessaire) pour arriver à s’approprier la notion à acquérir. Même si l’élève ne fournira pas l’effort nécessaire pour y arriver, il en sera reconnaissant à son professeur d’avoir fait cet effort de lui indiquer un vrai chemin de progression que lui seul peut parcourir. Car derrière, nous pensons sincèrement que tout être humain, donc tout élève, est capable de réussir ce que nous lui demandons de faire.

Qu’en pensez-vous ?…

Frédéric Rava-Reny

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