Voici ce que dit une élève de Terminal ES : « j’ai peur de ne pas pouvoir préparer suffisamment les différentes matières. Du coup je et me demande d’annuler le stage d’anglais où ma mère m’a inscrit pendant les vacances en mars. Vous avez des idées ? ». Bien sûr, quand on a peur, on est agressif envers notre entourage, et c’est aussi le cas ici.
Voici une piste.
Eh bien, pour calmer sa peur, on peut planifier.
Et cela s’entraîne.
Planifier permet de prévoir : les choses vont devenir plus familières donc nous serons moins angoissés.
Et prévoir fait partie de la mémorisation, donc planifier aide beaucoup à mémoriser.
Planifier permet de se rendre compte que nous sommes capables de faire : en divisant le travail, nous arrivons à l’accomplir plus aisément. Quand de temps en temps nous avons la sagesse de faire le point, nous nous rendons compte que nous avons progressé. Cela nous rassure et notre peur diminue.
Si nous ne faisons pas le point, nous ne voyons pas ce que nous avons fait, nous voyons seulement ce qu’il reste à faire… Et cela nous donne l’illusion que nous n’arriverons jamais à rien… Ce qui est faux !
Il est donc important de faire le point régulièrement : où en suis-je ?
Et aussi de se donner des objectifs : où veux-je aller ?
Si vous savez que vous avez six leçons de 10 pages chacune à réviser pendant trois mois, soit douze semaines, vous pouvez déjà planifier que vous aurez à réviser une leçon toutes les deux semaines.
Idem pour un livre à lire de 90 pages en un mois : 90 pages divisé par 30 jours = 3 pages par jour.
L’agenda a un autre usage que noter les devoirs… Ou d’être une alternative à un journal intime !
Vous notez sur votre agenda toutes les tâches à exécuter.
Si vous avez à réviser une leçon toutes les deux semaines, notez-les toutes sur votre agenda…
Faites même un planning de vos révisions et affichez-le !
Ensuite, quand je dis que cela s’entraîne, cela veut dire qu’il ne faut pas attendre d’avoir soif pour creuser un puits.
C’est aussi tout l’intérêt des examens de nous préparer à la vie de grande personne : planifier, prévoir…
Comment planifiez-vous votre travail jusqu’alors ?…
Combien d’heures (oui, j’ai bien écrit heures) travaillez-vous par jour en plus de vos cours au lycée ?…
Et j’ai aussi écrit « par jour », car il s’agit bien ici d’un travail régulier, le seul à apaiser la peur.
C’est l’habitude qui apaise la peur. Et c’est la peur qui vous dit que vous n’avez pas l’habitude de travailler.
Votre peur vous dit que vous ne vous en sortirez pas en mettant un bon coup de collier. Elle vous dit : « ça ne peut pas continuer comme ça ! Tu ne peux pas mettre un bon coup au dernier moment et t’en sortir à chaque fois ! Ce n’est pas raisonnable ! ».
Votre peur est bienfaisante : elle vous incite à planifier et à travailler régulièrement, c’est-à-dire tous les jours.
Donc, prenez l’habitude, développez l’habitude de travailler au moins deux heures par jours : en Terminale, ce n’est pas un luxe ! Là aussi, si vous ne l’avez pas, augmentez progressivement votre temps de travail. On ne passe pas de 15 minutes de travail à deux heures en un jour : étalez ça sur une semaine.
Et surtout faites-le chaque jour, surtout quand le troisième ou quatrième jour on n’a pas envie de s’y mettre en se disant qu’on a bien travaillé les derniers jours et qu’on fera ça demain et qu’aujourd’hui c’est repos… C’est justement à ce moment-là qu’il faut mobiliser ses forces pour cristalliser sa détermination. (c’est le phénomène de la bosse ou de la barrière énergétique dont j’ai déjà parlé)
Enfin, si vous avez planifié votre travail, si vous avez travaillé tous les jours régulièrement pendant des semaines, si vous arrivez à montrer que vous avez respecté votre planning, et qu’il ne vous reste aucun temps de libre, à ce moment-là, tournez-vous vers votre mère et, preuve à l’appui, montrez-lui que oui, vous êtes très occupée, que vous travaillez, et qu’il n’y a pas de place pour « son » stage…
Vous devrez aussi expliquez pourquoi, vu votre niveau d’anglais, un stage d’anglais qui vous sert de révisions est du luxe (là je vous laisse vous débrouiller toute seule et vous souhaite bon courage… Si vous arrivez à la convaincre, dites-moi comment vous avez fait car cela deviendra à coup sûr un morceau d’anthologie de rhétorique…).
Attention, l’expérience montre que c’est souvent en en faisant plus qu’on arrive à s’en sortir, et pas en faisant moins.
Quand on a plein de choses à faire, on a qu’une seule issue : planifier, organiser, etc.
Quand on a pas trop de choses à faire, on se réfugie souvent dans un manque d’organisation et on fait encore moins que ce que l’on voulait.
Donc pour arriver à faire ce que l’on veut, soit on en fait plus (comme un stage), soit on se donne moins de temps pour le faire (du coup on est plus efficace).
Rassurez-vous, on meurt rarement d’épuisement au travail scolaire, et si vous risquiez cette éventualité, vos parents vous alerterez : « Ma chérie, arrête de travailler, va t’amuser ! ». C’est très rare… Foncez et bon courage !