Le génie, ça se cultive (2) – Michel-Ange, Rodin

Michel-Ange (1475 – 1564), ce génie de la sculpture, s’est-il simplement donné la peine de s’armer d’un marteau et d’un burin pour libérer l’ange prisonnier du marbre ?

Non, il a, lui aussi, travaillé sans relâche.

Interrogé sur son « talent », il déclarait quelque chose comme : « Si les gens savaient à quel point j’ai dû travailler pour développer ce talent,  ils trouveraient cela moins extraordinaire. »

Ce qui est extraordinaire, c’est le travail accompli sur soi dont les œuvres de Michel-Ange sont une manifestation, un travail sans cesse accompli.

Et dans ses vieux jours, il écrivait dans son cahier d’esquisses : « Ancora imparo » : j’apprends encore.

Rodin (1840 – 1917) était nul à l’école. Certains pensent qu’il fût dyslexique, ce qui est sûr, c’est qu’il était très myope et que sa famille pauvre ne le poussa pas à l’école. Il savait à peine écrire mais très bien dessiner. Aussi à 15 ans, il entre à l’École impériale de dessin où il suit l’enseignement d’Horace Lecoq de Boisbaudran. Boisbaudran est l’auteur d’une « Éducation de la mémoire pittoresque » (http://www.archive.org/download/LducationDeLaMmoirePittoresque/HoraceLecoq.odt).


Nous pouvons considérer qu’Horace Lecoq de Boisbaudran fut un des précurseurs de la gestion mentale dans la mesure où il proposait de dessiner « de mémoire » : il proposait à ses élèves de développer leurs évocations, de les stabiliser, de les enrichir, afin de s’en servir pour une production graphique. Il les obligeait à dessiner sans la perception du modèle.

Autre rencontre importante chez Rodin, la glaise : « Pour la première fois je vis de la glaise ; il me sembla que je montais au ciel. »

Ici, soulignons l’importance de la production plastique qui ouvre le monde évocatif chez Rodin.

J’ai personnellement rencontré à de nombreuses reprises l’importance de la production plastique chez des personnes dyslexiques.

On pourrait s’imaginer alors que la vie de Rodin fut toute facile. Que nenni. Refusé trois fois à l’École des Beaux-Arts, il doit gagner sa vie en faisant des décors. À la rue, il se réfugie chez les frères du Très-Saint-Sacrement. Ils le persuadent de revenir à la sculpture, sa véritable vocation.

Sans prolonger la biographie de Rodin, l’essentiel ici est de noter qu’il travailla constamment à l’édification de son talent.

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