Question : le fonctionnement cognitif est-il sensiblement le même dans toutes les disciplines ou au contraire les habitudes mentales s’exercent-elles de manière variable selon le type de tâches effectuées ?
Réponse : Oui, bien sûr, nous allons adopter des façons différentes selon les tâches.
Pour dessiner, je vais peut-être utiliser des images visuelles, tandis que pour jouer de la musique je pourrais utiliser des évocations auditives (exemple simpliste).
Mais le choix de nos évocations selon la tâche à accomplir relève de quelque chose de plus vaste : le fonctionnement cognitif ou le « profil pédagogique » si vous préférez ou encore le style cognitif.
S’il n’y avait aucune constance en nous, nous ne pourrions ni rien découvrir de notre gestion mentale, ni rien utiliser puisque tout changerait tout le temps.
Par exemple, choisir d’évoquer visuellement sur du vu et auditivement sur de l’entendu relève d’un codage en troisième personne, lui-même en lien avec d’autres projets de sens.
Il y a bien une cohérence en la personne. Cette cohérence se manifeste dans un fonctionnement récurrent.
Question : a-t-on des preuves suffisantes pour affirmer cette réponse ?
Réponse : La question de la preuve interroge la nature même de la gestion mentale.
Comme elle ne s’appuie pas sur des instruments de mesure, c’est une discipline non scientifique.
Pour autant, nous pouvons mesurer avec certains appareils des modifications chez les personnes qui évoquent (l’onde positive 300 par exemple…).
Nous n’avons pas d’appareil de mesure, alors comment faisons-nous pour savoir que quelque chose est vrai (ou non) en gestion mentale ?…
Il y a bien une théorie validée par la pratique et une pratique validée par la théorie… et surtout des vécus de conscience descriptibles et contactables par tous en suivant les protocoles établis (ceux que nous donnons et faisons vivre en formation ou en entretien par exemple).
Mais si vos critères de validation (qui déterminent la preuve) sont très stricts (très « scientifiques »), alors toute la gestion mentale est du vent comme celui de la philosophie ou de la phénoménologie sur lesquelles elle s’appuie.
Savoir donc si quelque chose est vrai ou non dépend de votre façon de décider ce qui l’est et ce qui ne l’est pas.
Comme nous n’avons pas ces appareils de mesure, cela nous invite à une grande vigilance. Ignorant tout du fonctionnement de l’autre, nous avons à rester vigilant pour ne pas parler à sa place et à rester à la nôtre. Étiqueter quiconque dans un profil pédagogique et le réduire à un fonctionnement non seulement réifie la personne mais déshumanise la gestion mentale, la vidant de son essence même.