Symboliser sa prise d’autonomie puis l’indépendance

Comment gagner son autonomie ?
Comment conquérir son indépendance ?
La démarche pour une nation reprend celle des jeunes gens en quête de liberté.
Parmi les étapes à franchir, il y a celle d’occuper le terrain.
Notamment en face de ses compétiteurs, de ses adversaires. 
Les Tchèques choisiront ainsi d’affirmer leur présence dans le quartier de la vieille ville (Staré Město, prononcé Staréé Mniesto), traditionnellement généralement de langue allemande.
Et tant qu’à faire, dans un lieu symbolique. Celui que Venceslas IV choisit de faire le siège des rois de Bohème en 1383. Et qui le resta pendant plus d’un siècle jusqu’à 1484, lorsque Vladislav II choisit de retourner dans l’actuel Château.
Et tant qu’à faire, avec un acte symbolique. Reconstruire  à partir de ruines ! À peine les restes de l’ancien palais étaient démolis que la Municipalité commande en 1903 un prestigieux monument à deux architectes, tchèques, évidemment, Antonín Balšanek (prononcé Antoniine Balshanek) (1865-1921) et Osvald Polivka (1859-1931). La construction dura de 1905 à 1911. Des peintres et sculpteurs renommés travaillent de concert, comme Mucha, pour livrer un chef d’œuvre de l’Art Nouveau, que les Tchèques appellent… Art Sécession !

Ce bâtiment, c’est la Maison municipale, ou Maison communale, traduction du tchèque Obecní dům (prononcé obetchnii dou-oume) que je préfère rendre par Maison commune.

Et c’est dans cette Maison commune que l’on proclama, sans attendre la fin complète de la Première guerre mondiale l’indépendance de la Tchécoslovaquie, le 28 octobre 1918. D’où le nom de la place, Place de la République, Náměstí Republiky (prononcé Naa-mnies-tii Rè-pou-blikî). Vous pouvez entendre ce nom dans le métro puisque c’est le nom d’une station !

Haut lieu symbolique, la Maison commune fut également le lieu où se tint en novembre 1989 la première rencontre entre le gouvernement communiste et des représentants du Forum Civique dirigé par Vaclav Havel (prononcé Vats-lav Havèl). Ce fut une étape majeure de la Révolution de velours qui permit la chute du régime communiste de façon non-violente.

Lors de mon premier séjour à Prague en 1991, il y avait de nombreux bâtiments ternes, recouverts de suie ou manquant visiblement d’entretien. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir la ville remise à neuf ! Une Prague rénovée. Ainsi la Maison commune fut entièrement restaurée en 1997.

La photo ne lui rend pas justice mais je passais en coup de vent, c’était la première depuis longtemps.

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