Attention aux gens (1) – Le poulet papou (?)

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Hier matin, un étudiant me demandait quelle est la meilleure astrologie pour bien connaître les gens. La question en comporte en réalité plusieurs.

Car pour connaître quelqu’un, il faut le regarder, et intérioriser ce que nos yeux ont glané. Et, justement, ce processus de faire exister à l’intérieur ce que nous avons contacté à l’extérieur porte un nom : l’attention.

Si nous n’avons jamais réfléchi au sujet, ou si nous sommes encore dans cette période de la vie nommée enfance, nous croyons qu’il suffit d’ouvrir les yeux pour être attentifs au monde qui nous entoure.

Or de nombreuses expériences montrent le contraire. Forts de leur enseignement, nous allons cultiver le regard afin qu’il recueille une moisson abondante. Mais ce que nous récoltons ne sera jamais que ce que nous avons semé. Nous risquons retomber dans l’écueil initial : nous croyons être attentifs, là où nous ne sommes attentifs qu’à ce que nous sommes prêts à voir. Un double mouvement s’impose, comme une respiration : nettoyer et ranger nos structures d’accueil.

Mais reprenons le sujet : que voyons-nous vraiment ?

Le poulet papou

Il fut un temps où je pensais qu’il suffisait de regarder pour voir, qu’il me suffisait de poser les yeux sur quelque chose pour le connaître. Eh bien non ! Une leçon d’anthropologie bouscula mes croyances, comme souvent d’ailleurs. Hélas, je ne me souviens plus très bien des détails. J’étais sans doute encore adolescent. Je croyais encore qu’écouter quelque chose suffisait pour s’en souvenir… Et que si j’oubliais des choses, ce ne serait que des choses sans importance : arrogance de la jeunesse ! En conséquence de quoi, voici ce dont je me souviens…

Des ethnologues américains (?) projetèrent un film documentaire à des Papous (?) montrant la vie aux États-Unis. À la fin de la projection, ils leur demandèrent ce qu’ils avaient vu. Et les Papous de répondre en chœur : un poulet ! Intrigués, les universitaires s’interrogent. Ils conclurent par la suite, qu’en effet, il y avait bien une brève séquence dans le film où on voyait un poulet (humour : traversait-il la route ?…). La seule chose vue des Papous. Et pourquoi, s’interrogeaient les scientifiques ? Parce que c’était la seule chose que connaissaient les Papous. Conclusion : nous ne voyons que ce que nous sommes prêts à voir, nous sommes prêts à voir que ce que nous connaissons.

Avant de poursuivre, si certains d’entre vous connaissent les références de cette histoire, je leur serai reconnaissant de me les transmettre. 🙂

Ainsi donc, en face de la réalité, nous sommes comme ces Papous devant le film. Nous regardons, nous observons, et la seule chose que nous voyons, c’est ce que nous connaissons déjà du réel. Pour les Papous, un poulet !

En quoi est-ce gênant ? Que pouvons-nous faire ?… Nous pouvons renouveler le regard et affiner l’écoute, ce que nous verrons dans un prochain article.



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