Voici une idée de mise en pratique pour des maternelles du protocole « canard-stylo » (protocole étendu d’un exercice aussi dénommé « faux Magritte »).
On allie deux protocoles : celui du canard-stylo et celui de l’échelle de compréhension.
Pour les débutants, de n’importe quel âge entre 4 et 104 ans, il est parfois important ce commencer par le niveau objet.
On présente ainsi six objets (par exemple des Playmobil de couleurs différentes) avec six autres objets qui n’ont rien à voir directement avec les six premiers : il faut mémoriser les paires pour ensuite retrouver qui va avec qui quand on redonne un objet d’une catégorie ou de l’autre.
On peut aussi associer des objets à des lettres.
Mais pour les tout petits, cela me semble faire un saut dans un P2 (évocation de convention) peut-être trop important.
Nous pouvons alors proposer une progression.
Au lieu de proposer six objets et six objets sans aucun lien, nous pouvons choisir les six autres objets en lien avec les six premiers.
Le lien peut être très voyant, comme une couleur en commun, une forme partagée, etc.
Le lien peut être plus subtil, comme mettre un arbre avec un bûcheron (facile, c’est le playmobil qui a une hache), une voiture avec le mécanicien (celui qui tient une clé à molette…), un gâteau avec le pâtissier (celui qui tient un rouleau…).
Cela exerce à créer un lien (logique : P3) ou à exercer la réflexion (geste) sur quelque chose qui s’évoque facilement en P1 (évocation de concrétitude).
Ensuite, une fois que le principe de trouver un lien est établi, on peut passer au code : il y a bien un lien, mais il s’appuie sur de la convention. C’est nous qui décidons que cet objet « arbre » est relié à un truc qui sur le carton a la forme suivante : « A ».
Cette idée de travailler d’abord en P1 pour ensuite aller sur du P2 suit la progression paramétrique dont Antoine de La Garanderie parle dans Les profils pédagogiques. (pour mémoire, les paramètres sont hiérarchisés de P1 à P4…)