Dyslexie et gestion mentale : des pistes de ma recherche

La dyslexie n’existe pas en gestion mentale. Il y a seulement des différences de fonctionnement cognitif dont le système scolaire n’arrive pas à tenir compte efficacement.

Cela dit, voici quelques pistes, dont certaines nouvelles en GM, sur la dyslexie. Je pourrais développer sur plusieurs journées de formation donc l’article sera bref…

Des pistes pratiques

1) Bien sûr, le protocole de séparation dans l’espace est tout à fait adapté et efficace. Le protocole de séparation dans le temps marche moins bien et pourra être utilisé à défaut.

2) L’échelle de compréhension avec une préférence marquée pour le niveau objet et le niveau corps.

3) Les six natures de production avec une préférence pour la production plastique.

4) Une prégnance de l’espace dans le traitement spatio-temporel de l’évocation.

5) Un recours privilégié aux évocations en P1 proche des évocations tactiles, souvent premières.

6) Le protocole d’orthographe ansérine.

Cela a l’air simple, et ça l’est. Mais par expérience, ce qui est simple et efficace n’intéresse personne (j’ai compris pourquoi, ce sera l’objet d’un autre article !). Cette simplicité dans la pratique et l’accompagnement est aussi le fruit d’une longue simplification qu’apporte notre formation de formateurs par exemple.

Pratiques oui mais pas facile à trouver

Ces six pistes pratiques existent, leur efficacité peut être démontrée facilement, et pourtant il y a des obstacles. Je ne parlerai que de ceux relatifs aux personnes « faisant » de la « gestion mentale ». Reprenons les pistes une par une.

1) Tous les formateurs ne connaissent pas le protocole de séparation dans l’espace, pourtant un protocole de base. Certains le connaissent mais ne le montrent pas (trop simple et efficace ?…). Ensuite il y a toutes les personnes qui font de la gestion mentale sans avoir suivi un cursus sérieux ou en ont suivi un il y a vingt ans sans jamais rencontrer d’autres formateurs… Il faut actuellement seize jours de formation, soit 96 heures, pour faire un premier tour complet de la gestion mentale… La plupart des gens qui se réclament de la gestion mentale ont à peine six heures (une journée de formation, ce que l’on accorde à la plupart des enseignants, hélas).

2) L’échelle de compréhension est inconnue de quasiment tous les formateurs ou praticiens. Elle a pourtant donné lieu à des articles papiers, des pages web, des posts dans le blog. Et bien sûr elle est présentée dans la formation espace-temps que j’anime, et développée dans d’autres formations comme Apprivoiser les maths au primaire (six heures, formation ouverte à tout sans aucun pré-requis). En plus des 4 niveaux fixes, il y a 3 niveaux intermédiaires, donc en tout 7 étapes dans l’échelle de compréhension, souvent toutes nécessaires chez les dyslexiques.

3) Les six natures de production sont méconnues. Les anciens formateurs en gestion mentale connaissent au mieux les productions écrites, orales et gestuelles, ignorant superbement la production graphique. Visiblement ils n’ont jamais entendu parler des travaux d’un certain Roger Sperry (juste prix Nobel en 1981), des spécialistes de la peinture ou de la bande dessinée. Quant aux productions musicales ou plastiques, ils n’en ont jamais entendu parler. Pour l’instant, je les présente notamment dans la formation espace-temps (4 jours après 6 jours préalables de formation) et dans d’autres circonstances éventuellement. Comme la gestion mentale se donne pour objectif entre autres les moyens de s’adapter au monde extérieur, comme le système scolaire, il est primordial de connaître les modalités des formes d’expression qui existent afin d’en tenir compte.

4) La prégnance de l’espace est mieux connue chez les dyslexiques en gestion mentale. Pour autant, peu savent comment se servir de ce fait. Je ne donnerai qu’un exemple : l’importance de donner la distribution d’une histoire avant de la raconter (ou la lire, etc.), c’est-à-dire présenter tous les acteurs avant de commencer l’action. Cela évite les réglages continuels de l’espace d’accueil qui brouille l’image et font perdre le fil de l’histoire.

5) Les évocations en P1, avec une disjonction ou une confusion avec les évocations en P2, ont été observées depuis longtemps. Pour autant, comme peu ont lu les ouvrages fondateurs d’Antoine de La Garanderie (des milliers de pages donc il faut bosser), des protocoles d’harmonisation entre P1 et P2 comme celui montré dans Les profils pédagogiques sont encore méconnus (ils datent seulement de 1980…).

Pour les évocations tactiles, c’est plus difficile. Beaucoup imaginent que c’est la kinesthésie de la PNL, alors que non, c’est un autre domaine avec une saveur spécifique. Pour ceux qui aiment la densité : http://www.rava-reny.com/gm/evocation&mouvement.htm

6) Le protocole d’orthographe ansérine a fait ses preuves. Mais pour qu’il soit efficace, il faut savoir le marier avec l’échelle de compréhension et la prise en compte du besoin d’espace… Donc dans la plupart des cas, les personnes qui se réclament de la gestion mentale n’en tireront pas toute l’efficacité qui réside dans cette pratique.

Éclairage supplémentaire sur P1-P2

Je donnerai juste un éclairage supplémentaire sur la piste n°5.

Très souvent, chez les « dyslexiques », les évocations en P1 (en clair quand on pense à une situation concrète, de la vie quotidienne, des êtres, des choses) et que les évocations en P2 (en clair quand on pense à des nombres, des mots) ne se font pas avec la même nature d’évocation. Les deux domaines sont souvent étanches, ou pris l’un pour l’autre comme dans la confusion p, d, b, q.

Exemple : quand je pense à coccinelle, je vois mentalement (je mentevois) une vraie coccinelle.

Quand je pense à l’orthographe du mot coccinelle, je l’entends ou je me la parle.

Piste : assouplir la barrière entre P1 et P2, entre les deux natures d’évocation : visuelle et auditive.

Comment ? Avec le protocole d’orthographe par exemple.

Éclairage supplémentaire sur les évocations tactiles et l’espace

Dans sa recherche, Antoine de La Garanderie, après avoir épuisé l’exploration des évocations visuelles et auditives, introduit une troisième nature d’évocation nécessaire sur les plans théorique et pratique : les évocations tactiles.

Désolé pour ceux qui n’ont pas suivi mon stage espace-temps où une approche pratique de cette notion est présentée, la suite peut être soit difficile à suivre, soit faussement facile.Mais ça peut aussi donner des idées.

Le petit enfant évoque spontanément dans une des trois natures d’évocation : visuelle, auditive, tactile.

Tout va bien jusqu’à la rencontre des concepts qui ne peuvent se penser que dans l’espace ou le temps.

Ceux qui évoquent visuellement choisissent souvent l’espace, conaturel aux évocations visuelles.

Ceux qui évoquent auditivement choisissent souvent le temps, conaturel aux évocations auditives.

Mais ceux qui évoquent tactilement choisissent… quoi ?… Ni l’espace ni le temps ne sont conaturels aux évocations tactiles : la motilité est autre chose.

Alors, pour penser les concepts, il va falloir choisir.

Pour certains, le choix est fait une fois pour toutes. Et c’est clair.

Pour d’autre, non. Et c’est trouble.

À chaque fois, le choix est à faire et du coup ralentit la pensée. Ce qui génère un trouble.

Il y a quand même une préférence.

Des évocations tactiles premières, prolongées par de l’espace ou des évocations visuelles, sont souvent observées chez les dyslexiques (par les dyslexiques !).

Pour les dyscalculiques ?… Et les autres dys ?… Un article à la fois !

Encore d’autres pistes ?… Oui !

Reprenant la démarche d’Antoine de La Garanderie d’interroger les experts dans leur domaine, j’ai interrogé les experts de l’apprentissage corporel en conscience, des professeurs d' »arts martiaux » internes. Et là nous avons découvert qu’il existe depuis des siècles en Chine des exercices physiques à accomplir avec des évocations et qui ont pour effet de réduire la dyslexie… Après tout, pourquoi pas, on essaie parfois des lunettes à prisme…

Un autre champ d’exploration s’ouvre.

Tous ces protocoles sont présentés et appliqués lors du stage explorer et piloter son intelligence pour les jeunes, dont le prochain a lieu du 19 au 23 août près de Bordeaux.

En plus de ces protocoles, il en existe d’autres comme ceux de la saturation des évocations ou des huit voyages, qui stabilisent, tonifient, fortifient et assouplissent la pensée.

Il y a donc de nombreuses pistes à suivre en gestion mentale concernant la dyslexie.

Mais qui se donne la peine de vraiment s’y intéresser ?…


• Vous pouvez retrouver l’auteur de cet article sur son site :
Réussir à vivre autrement.


Rubrique :
Dys EIP TDA HPI Autisme

Étiquettes :
À la rencontre de votre mémoire, dialogue, dys, dyslexie, entretien individuel, espace, gestion mentale, langues, noématique, orthographe ansérine, orthophonie, P2


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