La motivation n’est pas un fruit qui tombe, c’est un fruit que l’on cultive et que l’on cueille

Nous pouvons attendre de nous réveiller un jour avec une motivation qui nous permettra d’aller en cours ou d’affronter les situations pénibles de la journée. Mais nous risquons attendre longtemps.

Pourquoi ?

Parce que dans une attente passive, le temps passe comme le train que regardent les vaches, sans les emmener en voyage vers de plus verts pâturages.
Une des racines profondes de la démotivation est la passivité, la croyance que non, nous ne pouvons rien faire, rien à rien. Or nous pouvons agir. Bien sûr, nous ne pouvons pas contrôler l’océan, mais cela n’empêche pas de prendre la mer et d’arriver à bon port. Nous ne pourrons pas changer la vie, mais nous disposons de suffisamment de capacités pour diriger notre vie.
Des films comme Le fabuleux destin d’Amélie Poulain illustrent cette possibilité de changer le cours des choses malgré une vie « banale ». Amélie Poulain pourrait sombrer dans la morosité du quotidien, céder à la tentation de se laisser aller et laisser agir les méchants à leur guise. Or elle n’en fait rien. Elle agit et change non pas l’univers mais le cours des choses, la vie des êtres qui l’entourent et en retour la sienne même.
Comme le disait Wang Yangming, un des quatre grands maîtres du confucianisme : « Agir est facile. »

Mais comment agir, comment en entretien sortir de cette passivité ?
Voici trois pistes.

Tout d’abord, distinguer « cerveau » et « conscience ». Pourquoi ? Si nous sommes le jouet de notre cerveau, nous retombons dans une passivité du style : « Je n’y peux rien, c’est mon cerveau ! » Tout devient alors inéluctable. Or c’est faux, le cerveau, organe plastique, est sensible à nos pensées qui le modèlent. Comme la poule et l’œuf qui s’engendrent mutuellement, notre cerveau est la base biologique de nos pensées qui en retour l’influencent. Ainsi, non seulement nous aurons notre mot à dire, mais le dernier mot.

Puis, comprendre que le temps de l’enfance est révolu, cette période d’insouciance (pour nous) où notre cerveau ou nos parents se souciaient de tout pour nous à notre place. Nous sommes devenus grands, au moins pour notre cerveau qui attend des instructions. En l’absence desquelles il tombe en déshérence. Pour comprendre corporellement cette situation, appuyez sur l’accélérateur de votre voiture ou pédalez à toute allure, et soudain arrêtez d’accélérer et de toucher votre volant ou votre guidon. Votre voiture ou votre vélo continue d’avancer, tandis que vous voilà réduit à une passivité totale. Il manque de votre part impulsion et orientation. Nous pouvons ainsi nous sentir démotivés tout simplement par oubli de notre part de responsabilité : c’est à nous d’orienter le cours de notre vie, en la prenant en mains.

Enfin, découvrir les trois éléments indispensables à toute activité réussie. Pour cela je donne trois activités. Je commence toujours par une activité de réussite (certains préfèrent commencer par faire vivre une situation d’échec à leurs élèves ou leurs stagiaires, histoire de bien montrer qui est le maître – je les laisse à l’inconscience de leurs actes). La personne ayant réussi une activité, elle dispose d’un matériel mental qu’elle a elle-même élaboré et que nous explorons ensemble. Je propose ensuite une activité où elle n’a pas de matériel mental à sa disposition, et où elle est donc condamnée à échouer. Ces deux activités, l’une réussie et l’autre non, permet d’établir une comparaison et de rechercher les conditions du succès. C’est bien l’activité mentale, la passivité engendrant inéluctablement l’échec. Nous terminons par une troisième activité, du style « test d’attention« . Je montre ainsi le troisième élément indispensable à toute réussite : l’objectif.
Et il se trouve que c’est à chacun de nous de se fixer ses propres objectifs…

La passivité se nourrit d’une méconnaissance de la conscience, de la responsabilité que nous avons à la développer, des moyens de la faire grandir. Cette ignorance engendre la démotivation. Une connaissance plus grande de ses ressources conscientes et du rôle que nous avons à jouer dans notre propre vie alimente la motivation. Qu’attendons-nous pour agir maintenant que nous savons que faire ?… ​

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