Nous avons vu dans les articles précédents comment, en utilisant le vocabulaire (1er et 2ème article) puis la grammaire (3ème article), avec la méthode COSA nous accédions à une (meilleure) compréhension d’un texte, ici, celui des épreuves de lycée de 2012, L’enterrement de Paul Verlaine. Puis, je vous ai donné l’exemple, loin d’être unique, d’un de mes élèves qui décroche son bac français avec.
Dans ce dernier article, nous verrons pourquoi ça bloque avec les profs ou la correction, et comment débloquer, ou comme disent les jeunes, il y a moyen.
Pourquoi ce que fait le prof ne marche pas, et comment faire
Pourquoi ce que font les profs en lettres ne marche pas (quand ça ne marche pas) ? Parce qu’ils vont trop vite ! Ils n’ont pas posé les fondations. Ils partent dans des explications alors que les élèves ignorent
- où et quand ça se passe ;
- ce qu’il y a à voir, à entendre, à sentir, à toucher, à goûter ;
- ce que l’on ressent, ce que l’on pense ;
- les actions subies ou faites par les êtres et les choses.
Les quatre étapes de la méthode COSA… Comment est-ce que ça pourrait marcher ? En suivant ces quatre étapes ! Quand ce que fait un prof de lettres (français, etc.) marche, c’est qu’il a fait faire ces quatre étapes à l’élève, sans forcément qu’il ou elle s’en rende compte, et il les prolonge par ses explications techniques. Reprenons notre exemple de la poésie de Verlaine. Dans nos deux précédents articles, notre analyse du texte n’a fait appel qu’à nos connaissances de vocabulaire et de grammaire. Même si nous n’avons pas relevé que la terre chaude recouvrait le cercueil comme une couverture douillette sur le mort, nous aurons relevé suffisamment d’éléments pour d’une part expliquer le texte, et d’autre part souligner qu’il y a de nombreux contrastes.
Lorsque le professeur de français racontera l’intention (présumée) de l’auteur de condamner la morale sociale comme une façade, une apparence, nous aurons des éléments pour étayer cette affirmation.
Lorsque nous apprendrons que c’est un sonnet, une forme de poésie destinée à parler d’amour ou de sentiments, nous y verrons mieux un autre clin d’œil de Verlaine à jouer avec les contrastes.
Et lorsque nous saurons que les deux quatrains de la première moitié du sonnet forment des rimes embrassées, nous sourirons de voir un autre clin d’œil du poète car nous nous souviendrons qu’en se refermant sur elles-mêmes, les rimes embrassées procurent un sentiment d’espace qui tout embrasse.
Pourquoi les corrections sont difficiles, et comment il y a moyen
Grâce à notre travail par étapes avec le vocabulaire, et peut-être même avec la grammaire, nous sommes arrivés à suivre ce que raconte le prof. C’est ce qui manque aux corrections en général : elles sont au douzième étage et nous au rez-de-chaussée.
- 0. Au rez-de-chaussée, il y a le texte.
- 1–4. Les quatre étages suivants, c’est COSA avec le vocabulaire.
- 5. Le cinquième c’est ce que nous pouvons dire grâce au vocabulaire.
- 6–10. Les quatre étages suivants, c’est COSA avec la grammaire.
- 11. Le onzième étage, c’est ce que nous pouvons dire grâce à la grammaire.
- 12. Le douzième, c’est ce que raconte le prof ou apporte la correction.
La correction, trouvée sur la toile (internet) ou délivrée par l’enseignant, est au douzième étage. Ceci la rend difficile. Que pouvez-vous faire ? Vous entraînez chez vous à effectuer les quatre premières étapes avec le vocabulaire. Alors n’hésitez plus ! Parcourez vos textes à la recherche de leur lieu et leur moment, de leurs sensorialités, de leurs idées, émotions ou sentiments, et de leurs actions. Si vous étiez italien, vous me diriez peut-être « COSA ? » qui veut dire quoi ?
À l’action !
• Vous pouvez retrouver l’auteur de cet article sur son site : Réussir à vivre autrement.
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Langues
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compréhension, espace, français, gestion de classe, grammaire, langues, méthode COSA, P1, P2, P3, P4, S34, temps, vocabulaire
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