Dialogue : pour qui travaille-t-on ?…

Lors d’une récente formation de dialogue pédagogique appliqué, « Accompagner les devoirs », un stagiaire m’interroge : « Très bien, vous dîtes que l’élève n’écrit pas au prof en contrôle, mais dans la vraie vie, nous travaillons bien pour le patron, non ?… »

Alors, de la même façon qu’en contrôle on écrit pour soi, pour le prof et pour un semblable, nous travaillons pour nous, pour le patron et pour les clients ou les usagers.

Nous travaillons pour nous car nous serons les bénéficiaires de notre travail comme nous sommes les bénéficiaires de notre note en contrôle.

Nous travaillons pour le patron de la même façons que nous écrivons au prof en contrôle : cela n’est qu’une façon raccourcie de dire les choses. Le professeur est en réalité le correcteur, de même que le patron est l’employeur. Ces deux fonctions, prof ou patron, jaugent de la qualité de notre travail, mais ce n’est pas eux à qui ils s’adressent. Prof ou patron pensent aux intérêts du client ou de l’usager. Le patron se retrouve ainsi dans la même posture que le prof : comment la personne à qui est destinée notre travail (scolaire dans le cas du prof, non-scolaire dans le cas du patron) l’appréciera-t-elle ?

Nous travaillons donc pour des semblables, des personnes comme nous qui souhaitent bénéficier des biens ou des services que nous leur mettons à disposition. Le professeur jauge notre capacité à partager notre savoir. L’employeur notre capacité à satisfaire le client ou l’usager. Si en tant qu’employé nos clients sont entièrement satisfaits de notre travail, il sera difficile au patron de le décrier.

Alors oui, il y a un cas de figure précis où la qualité de notre travail peut jouer en notre défaveur : c’est lorsque notre travail est trop bon par rapport à celui que fournit nos collègues (exemple : le mien face à mes collègues de gestion mentale… oui, c’est de l’humour… ou pas… tant pis pour ceux qui ont un faible P4 et les pisse-vinaigre). Pour garder une cohésion d’équipe, nous pouvons nous voir reprocher notre travail, pourtant excellent, voire nous faire virer car le contraste est trop important dans l’équipe. Malheureusement, un patron, c’est comme un prof, ce n’est pas forcément un bon communicant…

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